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Dans un bastion pro-Brexit du Yorkshire, la fête se prépare


Le Premier ministre Boris Johnson
Le Premier ministre Boris Johnson

Ils en rêvaient, Boris Johnson l'a fait: les habitants de Morley, dans le Yorkshire (nord de l'Angleterre), s'apprêtent vendredi à mettre de côté les rancœurs et à célébrer le Brexit lors d'une grande fête avec feu d'artifice et "God Save The Queen" en fond sonore.

"Ce soir c'est ma grande fête du Brexit", s'enthousiasme Andrea Jenkyns, députée conservatrice de la circonscription de Morley et Outwood, interrogée par l'AFP dans son bureau du centre-ville de Morley, en banlieue de Leeds.

A 23H00 GMT, le Royaume-Uni va sortir de l'UE après 47 ans d'une union mouvementée et trois ans et demi de tergiversations. Un départ qui est un peu la victoire de Mme Jenkyns, comme celle des 52% de Britanniques qui ont voté "Leave" lors du référendum de 2016.

Alors pour ne pas bouder son plaisir, la députée a organisé une grande fête dans sa circonscription de 76.000 habitants, qui avait voté à près de 60% pour le Brexit

"On est dans un bastion du Brexit, ici dans le Yorkshire, et tout se passe à Londres. Et je crois que c'est bien de marquer le moment ici dans ma circonscription", plaide-t-elle, en référence aux célébrations organisées vendredi soir près du Parlement de Londres par les stars du camp du "Leave", l'emblématique chef du Parti du Brexit Nigel Farage en tête.

Musique live, discours, compte à rebours jusqu'à l'heure fatidique de 23H00 marquée par un feu d'artifice... Près de 400 personnes devraient participer à la fête de Morley. La députée compte même pousser la chansonnette.

- Soulagement -

Dans la rue principale du centre-ville de Morley, ornée de guirlandes de petits drapeaux britanniques, les Brexiters expriment leur soulagement et leur satisfaction, après des années de frustration.

"Je suis vraiment content que ça arrive", dit Michael Benn, un retraité de 73 ans. "Bruxelles nous dictait quoi faire, ça va changer!" avance-t-il.

Mais le jour a beau être historique, le vrai départ n'aura lieu qu'à la fin de l'année quand s'achèvera la période de transition post-Brexit. Pendant ce temps, le Royaume-Uni continuera d'appliquer les règles européennes, sans avoir voix au chapitre.

Toutefois, le divorce est prononcé, et pour beaucoup, c'est le principal.

"Les quatre dernières années ont été un joyeux bordel. Je suis juste content que ça soit fini", dit Raymond Stott, 66 ans, un habitant de cette ville qui a vu naître l'auteure du Journal de Bridget Jones Helen Fielding.

Le Premier ministre Boris Johnson ne sera cependant pas de la partie. Sa dernière visite à Morley, en septembre, lui a sans doute laissé un mauvais souvenir. Pensant arriver en terrain conquis, il s'était fait violemment interpeller par un habitant qui lui avait enjoint de retourner "négocier à Bruxelles" au lieu de faire campagne pour sa réélection, tandis qu'un autre lui avait poliment demandé de "quitter sa ville".

Malgré tout, son Parti conservateur avait séduit de nombreux électeurs dans des régions du nord et le centre de l'Angleterre, traditionnellement acquises à l'opposition travailliste mais pro Brexit.

Le chef du gouvernement célèbrera le moment historique avec ses équipes à Downing Street, sans tape à l'oeil. Après des années de déchirement, il a pour délicate mission d'unir un pays toujours très divisé par le sujet.

Chris Frost, un pasteur de 37 ans, l'a constaté auprès de ses ouailles: "cela a vraiment causé beaucoup de désaccords, même entre amis. Alors maintenant il y a un sentiment de soulagement", explique-t-il. Même si lui avait voté pour rester dans l'UE, il se dit "très heureux que les gens puissent fêter ce pour quoi ils ont voté".

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