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Crise en Éthiopie: sanctions américaines contre des Érythréens


Des gens pleurent les victimes d'un massacre qui aurait été perpétré par des soldats érythréens dans le village de Dengolat, au nord de Mekele, la capitale du Tigré, le 26 février 2021. (Photo AFP/ EDUARDO SOTERAS)
Des gens pleurent les victimes d'un massacre qui aurait été perpétré par des soldats érythréens dans le village de Dengolat, au nord de Mekele, la capitale du Tigré, le 26 février 2021. (Photo AFP/ EDUARDO SOTERAS)

Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a sanctionné, le 12 novembre, quatre entités et deux individus en lien avec la crise humanitaire en Éthiopie.

Nous condamnons le rôle continu joué par les acteurs érythréens qui contribuent à la violence dans le nord de l'Éthiopie, qui a sapé la stabilité et l'intégrité de l'État et a entraîné une catastrophe humanitaire”, a déclaré Andrea M. Gacki, la directrice d'OFAC, dans un communiqué.

OFAC est l'agence fédérale chargée de mettre en œuvre et d'appliquer les sanctions économiques au nom du gouvernement américain.

Les personnes et entités ciblées

Les sanctions ciblent les acteurs érythréens qui, selon le gouvernement américain, ont contribué à la crise.

Tous leurs biens et intérêts aux États-Unis, ou sous le contrôle de personnes américaines, sont bloqués et doivent être signalés à OFAC.

Le Trésor continuera d'utiliser tous nos outils et autorités pour cibler et exposer ceux dont les actions prolongent la crise dans la région, où des centaines de milliers de personnes souffrent. Les parties au conflit doivent venir à la table des négociations sans conditions préalables. Les États-Unis sont prêts à poursuivre des actions supplémentaires, notamment contre le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré, s'il n'y a pas de progrès tangibles vers une cessation des hostilités”, a ajouté Mme Gacki.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d'un décret que le président Joe Biden a signé le 17 septembre 2021. Selon le Trésor, elles ne visent pas les populations d'Éthiopie ou d'Érythrée.

Parmi les entités visées par ces sanctions figurent les Forces de défense érythréennes, le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ), dirigé par le président érythréen Isaias Afwerki. C’est le seul parti politique légal en Érythrée.

Il y a aussi le Red Sea Trading Corporation (RSTC), qui gère les biens et les intérêts financiers du PFDJ et agit en tant que son bailleur de fonds et lui fournit une assistance commerciale.

Les personnes sanctionnées sont Abraha Kassa Nemariam, chef du Bureau de la sécurité nationale de l’Érythrée, Hagos Ghebrehiwet Kidan, conseiller économique du PFDJ et directeur général de Red Sea Trading Corporation (RSTC). Il est accusé d’avoir matériellement aidé le PFDJ.

Du point de vue de Washington, le conflit en cours menace l'intégrité de l'État éthiopien et risque de saper la stabilité régionale.

Washington et ses partenaires considèrent que la présence des forces érythréennes dans le conflit éthiopien est un obstacle à la fin des combats en cours et aux difficultés d'accès humanitaire.

Exactions des forces érythréennes en Ethiopie

L'Érythrée s'est impliquée dans le conflit au Tigré à la demande de son voisin éthiopien. Depuis, de nombreux pays ont lancé un appel au retrait de ses forces en Éthiopie. De nombreux rapport faisant état de graves exactions contre les populations civiles ont causé l'indignation à travers le monde. On accuse notamment les militaires érythréens de massacres, de pillages et d'agressions sexuelles et de blocage de l'aide humanitaire au Tigré.

Dans une déclaration samedi, l'Érythrée a condamné les sanctions américaines, les qualifiant d'"illicites et immorales"

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