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Controverse sur les honoraires d'avocat de Zuma


L'ex-président sud-africain Jacob Zuma et son successeur Cyril Ramaphosa lors du congrès de l'ANC à Johannesburg, le 31 juillet 2016.
L'ex-président sud-africain Jacob Zuma et son successeur Cyril Ramaphosa lors du congrès de l'ANC à Johannesburg, le 31 juillet 2016.

Les honoraires des avocats de Jacob Zuma doivent-ils être payés par l'Etat ? La question a viré ces derniers jours à la controverse politique en Afrique du Sud, au moment où se profile le premier procès pour corruption de l'ancien président du pays.

Jeudi, le nouveau chef de l'Etat, Cyril Ramaphosa, a clairement pris position en faveur d'une prise en charge publique et totale des frais de justice de son prédécesseur.

"Les actes sur lesquels sont fondées les accusations de crime qui visent l'ancien président se sont déroulés pendant qu'il exerçait un mandat officiel au niveau provincial et au niveau national", a argué M. Ramaphosa dans un courrier adressé à un élu de l'opposition et publié par ses services.

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M. Zuma s'est engagé à rembourser à l'Etat ces frais "s'il est démontré qu'il agissait alors à titre personnel", a-t-il précisé.

Mis en cause depuis des mois dans une longue liste de scandales, M. Zuma a démissionné le mois dernier de son mandat de président sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir).

La semaine dernière, il a été renvoyé devant un tribunal pour corruption, fraude et blanchiment d'argent, accusé d'avoir touché des pots-de-vin du groupe français d'électronique Thales, en marge d'un contrat d'armement conclu il y a vingt ans.

Pendant toute cette affaire à rebondissements, Jacob Zuma a exercé alternativement les fonctions d'élu de la région du KwaZulu-Natal (est), de député, de vice-président et de président du pays.

L'opposition s'élève depuis des semaines contre toute prise en charge publique des frais de justice de l'ex-président, qu'elle qualifie publiquement de "voleur" ou de "criminel".

Dans un second courrier adressé jeudi à l'opposition, M. Ramaphosa a plaidé qu'il n'avait pas d'autre choix car il était "lié" par un accord signé en 2006 à cet effet entre M. Zuma et son prédécesseur, Thabo Mbeki.

Sa réponse a scandalisé le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), qui a annoncé son intention de porter l'affaire devant la justice.

"Zuma ne doit pas recevoir un seul centime d'argent public", a jugé un de ses responsables, James Selfe.

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Le débat n'est pas que théorique. Selon la DA, les frais d'avocat déjà engagés dans cette seule affaire par Jacob Zuma dépassent déjà 15,3 millions de rands (plus d'un million d'euros).

Son procès doit commencer dans les mois qui viennent.

Avec AFP

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