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Au moins cent victimes dans la repression entre le référendum et la présidentielle au Congo


Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, à l'ONU le 26 septembre 2014.
Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, à l'ONU le 26 septembre 2014.

Un groupe d'organisations politiques et de la société civile congolaise a annoncé avoir recensé "plus d'une centaine des victimes" de violation des droits de l'Homme au Congo-Brazzaville au cours de la période qui va du référendum à la présidentielle ayant permis la réélection du président Denis Sassou Nguesso.

Le rapport adressé au Conseil de l'ONU aux droits de l'Homme et à la Cour pénale internationale (CPI) est une compilation des témoignages des proches des victimes, des acteurs de la société civile, des responsables des partis d'opposition et des déclarations des autorités gouvernementales, sur la période qui va de septembre 2015 à fin juillet 2016.

"Nous avons recensé plus de 100 cas d'exécutions extrajudiciaires, d'arrestations et de détentions arbitraires, d'entraves à la liberté d'expression et de presse", a déclaré à l'AFP Maurice Massengo-Tiassé, qui a présidé à la rédaction dudit rapport.

"Le but visé est de faire en sorte que les criminels soient punis", a ajouté Me Massengo, accusant M. Sassou Nguesso d'être "à la tête d'un pouvoir criminel".

Le rapport désigne la garde républicaine et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) comme les principaux auteurs d'"enlèvements nocturnes, arrestations et détentions arbitraires, torture, traitements cruels, inhumains ou dégradants, ..." commis sur des partisans de l'opposition au président congolais.

"Au Congo, il n'y a pas de prisonniers politiques", a pour sa part affirmé le ministre de la Justice Pierre Mabiala jeudi sur RFI. "Tout citoyen est lié à la justice de son pays par un serment d'observation de la loi. Et la qualité d'homme politique ne confère aucune immunité".

Candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars, le général Jean-Marie Michel Mokoko est détenu depuis mi-juin pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'État", alors que l'opposant Paulin Makaya, chef d'une petite formation politique, a été condamné fin juillet à deux ans de prison ferme pour "incitation aux troubles à l'ordre public" après avoir organisé et participé à une manifestation non autorisée.

La réélection le 20 mars du président Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du pays, était considérée par l'opposition comme une "victoire volée".

Jeudi, un représentant de l'opposition a accusé le président congolais d'avoir placé le pays "dans un climat d'intimidation et de dure répression".

Avec AFP

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