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Le modèle Sassou en Afrique centrale suscite polémique à Brazzaville


Le président congolais Denis Sassou Nguesso prononce un discours à Paris, France, 30 novembre 2015. epa/ ETIENNE LAURENT
Le président congolais Denis Sassou Nguesso prononce un discours à Paris, France, 30 novembre 2015. epa/ ETIENNE LAURENT

Les opposants congolais affirment que l’Afrique centrale est entrain de copier les méthodes fortes du régime de Brazzaville pour rester au pouvoir, même quand c’est contre la volonté du peuple. Une déclaration que rejettent les partisans de Denis Sassou N’Guesso, saluant plutôt l’action de leur leader qui apporte la paix dans la sous-région.

Mécontents d’obtenir leur propre dialogue à Brazzaville, les opposants estiment que le Congo sert un mauvais exemple de démocratie dans la sous-région.

Pour le professeur Charles Zacharie Bowao, président de la plate-forme IDC-Frocad et J3M (Jean Marie-Michel Mokoko), le Congo a exporté ses manières fortes de s’accrocher au pouvoir vers les pays voisins.

Polémique à Brazzaville autour du modèle Sassou en Afrique centrale
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La répression des manifestants, la coupure des communications, la contestation des résultats du vote, le non-respect réel ou supposé de la constitution, observés çà et là au Tchad, au Gabon et maintenant en RDC, seraient les méthodes du pouvoir de Brazzaville, selon les opposants.

"C’est nous qui avons expérimenté les élections à volet clos, l’état de siège ou l’absence de communications. Cette expérience a été suivie par les autres pays. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Congo sert aujourd’hui d’exemple en matière d’instabilité", indique le professeur Bowao, ancien ministre de la Défense du président Denis Sassou N’Guesso.

Des leaders de IDC réunis à Brazzaville, 20 septembre 2016 VOA/Ngouela Ngoussou
Des leaders de IDC réunis à Brazzaville, 20 septembre 2016 VOA/Ngouela Ngoussou

Une partie de la société civile va plus loin en estimant que le président Sassou N’Guesso ne devrait pas proposer ses offices de médiation dans les pays voisins.

"C’est une comédie. Comment comprendre que quelqu’un qui n’a pas montré l’exemple chez lui aille contribuer au respect des droits de l’homme ailleurs", s’étonne Roch Euloge N’zobo, responsable du Cercle de réflexion pour les droits de l’homme.

Les membres de la Majorité présidentielle ne sont plutôt pas surpris par les propos tenus par les leaders de l’opposition.

Pour Didier Clotaire Boutsindi, responsable Boutisndi, l’opposition fait trop de mélange.

"Brazzaville ou le président Denis Sassou N’Guesso n’ont rien à avoir avec ce qui se passe à Kinshasa ou au Gabon. Le président est homme de paix, il a de l’expérience et peut être consulté pour donner des conseils ", indique-t-il. "Il faut respecter le président, c’est homme de paix", insiste-t-il.

Pour le professeur Makita, universitaire et analyste politique, les situations du Gabon, de la RDC ou du Tchad ne sont pas à assimiler à celle du Congo.

"La seule situation identique, c’est une opposition qui désespère d’avoir une alternance et qui choisit des voies révolutionnaires et de soulèvement. Cela crée des situations parfois regrettables", explique le professeur Makita, qui appelle les dirigeants aux affaires "à prendre des initiatives allant dans le sens de l’apaisement".

Denis Sassou N’Guesso est médiateur dans la crise de RDC. Il est aussi vu comme l’un des chefs d’Etat de la sous-région qui pourra amener les leaders ennemis du Gabon à dialoguer.

Reportage de Ngouela Ngoussou

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