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L’Afrique peaufine son agenda pour la COP27


ARCHIVES - Vue générale d'une station-service de la Sonangol (compagnie nationale angolaise de pétrole et d'essence) dans la ville de Luanda, le 11 novembre 2018.
ARCHIVES - Vue générale d'une station-service de la Sonangol (compagnie nationale angolaise de pétrole et d'essence) dans la ville de Luanda, le 11 novembre 2018.

Le continent africain, pressé d’opérer la transition énergétique, veut disposer à sa guise de ses combustibles fossiles pourtant de moins en moins admis par les États du Nord et principaux bailleurs des fonds de la préservation du climat.

S’engager pour le climat sans compromettre son développement. L’équilibre est précaire. C’est pourtant celui que l’Afrique entend défendre à la COP27, la prochaine édition du grand raout onusien sur le climat, prévue en novembre à la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Égypte. Pour porter efficacement ce plaidoyer, le continent s’est trouvé un allié de poids, en l’occurrence la Fondation Mo Ibrahim.

L’organisation caritative du milliardaire éponyme d'origine soudanaise a ainsi plaidé lors de son traditionnel Forum de la gouvernance réunissant du 25 au 27 mai dernier, à Londres, diverses personnalités, dont le président du Sénégal et de l’Union africaine Macky Sall, le patron de la Banque mondiale David Malpass, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, entre autres, pour une prise en compte des spécificités africaines dans les politiques internationales de sauvegarde de l’environnement.

Divergence d’approche

Cet appel est d’autant plus pressant qu’il y a, malgré l’urgence de la question, une divergence entre le continent africain et le reste de la planète, notamment l’Occident et les États-Unis, sur l’approche à privilégier face à la problématique climatique.

Le fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, Mo Ibrahim, dans son bureau de Londres, le 16 novembre 2020.
Le fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, Mo Ibrahim, dans son bureau de Londres, le 16 novembre 2020.

La communauté internationale a, en effet, convenu, à quelques exceptions près, lors de la COP26 de novembre 2021 à Glasgow, d’en finir avec les combustibles fossiles en nouant les cordons de la bourse. Elle devrait par conséquent cesser dès fin 2022 tout financement public desdites sources d’énergie comprenant le pétrole, le gaz et le charbon, responsables d’au moins 70% des émissions de gaz à effet de serre.

Mais les combustibles fossiles représentent encore, pour 600 millions d’Africains au moins, le principal chemin d’accès à l’autonomie énergétique – un des indicateurs du développement – à défaut des énergies propres dont le coût reste prohibitif, même pour les pays riches.

Fort lobbying

Le recours aux fossiles est donc primordial pour la souveraineté de l’Afrique, comme l’ont martelé à de nombreuses reprises ces derniers mois plusieurs dirigeants. Cela est aujourd’hui d’autant plus urgent pour le continent que les sanctions contre la Russie ont créé les conditions d’une pénurie mondiale de gaz. Malgré ce contexte, l’Afrique a un atout potentiel puisque 18 pays sur le continent sont d’importants producteurs.

Ce sera un des points clés à défendre à la COP27 par l’Afrique dans le cadre de la transition énergétique. Elle peut compter, pour son lobbying, sur la Fondation Mo Ibrahim dont le dernier rapport "Forum Facts & Figures 2022" lève le voile sur les conséquences désastreuses d’une sortie trop rapide des fossiles par le continent africain.

Reste à convaincre les bailleurs de fonds de la nécessité de ne pas hypothéquer la survie d’une région responsable d’à peine 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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