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54 civils tués dans la Ghouta orientale lors d'un bombardement de l'aviation syrienne


Arbin, ville assiégée de l'est de la Ghouta en prériphérie de Damas, 2 janvier 2018.
Arbin, ville assiégée de l'est de la Ghouta en prériphérie de Damas, 2 janvier 2018.

L'aviation syrienne a violemment bombardé l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, tuant 54 civils dont neuf enfants. Le régime semble préparer un assaut imminent contre la dernière poche rebelle près de Damas.

Ce regain de violence intervient alors que les forces progouvernementales syriennes se préparent à entrer dans une région du nord-ouest de la Syrie, Afrine, pour soutenir une milice kurde face à une offensive de la Turquie.

"Le régime bombarde intensément la Ghouta orientale en vue d'une offensive terrestre", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les forces du président syrien Bachar al-Assad ont massé des renforts autour de cette zone qui leur échappe depuis 2012 et qu'il assiègent depuis des années.

Dimanche, des centaines de tirs de roquettes et d'artillerie du régime avaient déjà coûté la vie à au moins 17 civils, selon l'Observatoire.

Dans les hôpitaux de fortune des localités de la Ghouta, des parents cherchent désespérément leurs enfants, morts ou vivants, tandis que le personnel médical, qui manque de tout tente de soigner les blessés qui affluent, sauvés des décombres par les secouristes.

A Hammouriyé, la panique s'est rapidement propagée parmi les civils dès que le bruit des avions militaires a été entendu et des passants dans les rues ont couru se réfugier à l'intérieur de bâtiments.

"Le sort de la Ghouta est inconnu, nous n'avons plus que la miséricorde de Dieu et nos sous-sols où nous nous cachons", a déclaré Alaa al-Dine, un habitant de cette localité.

Le 5 février, l'armée syrienne avait mené des bombardements aériens d'une intensité inédite sur la Ghouta, faisant environ 250 morts parmi les civils et des centaines de blessés, en cinq jours.

Deux groupes rebelles islamistes contrôlent la majorité de la Ghouta orientale, mais des jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham sont également présents dans quelques poches, dont l'une adjacente à Damas.

Des pourparlers sont en cours pour évacuer ces jihadistes, selon l'OSDH et le quotidien syrien Al-Watan. Mais, affirme l'OSDH, l'intensification de la pression militaire semble montrer que le régime privilégie une offensive terrestre à des négociations.

Le régime cherche à mettre fin aux tirs, parfois meurtriers, d'obus et de roquettes des rebelles sur la capitale.

Six roquettes se sont abattues sur Damas dimanche soir. Une personne a été tuée par ces tirs, a rapporté l'agence de presse officielle syrienne SANA.

Depuis le 5 février, plus de 20 civils ont péri dans des bombardements rebelles sur Damas. Lundi, des habitants de quartiers proches des zones rebelles se préparaient à quitter leur foyer par peur de nouveaux tirs de roquettes.

La guerre en Syrie a fait plus de 340.000 morts depuis 2011. Après avoir opposé les rebelles au régime, elle s'est complexifiée avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères comme à Afrine dans le nord-ouest où la Turquie attaque depuis le 20 janvier une milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG). Ankara considère les YPG comme "terroristes" et liée au Parti des travailleurs du Kurdistan, une formation séparatiste interdite en Turquie.

Lundi, le régime syrien devait commencer à déployer des troupes dans cette enclave kurde devenue de facto semi-autonome depuis 2012, en soutien aux Kurdes. Selon l'agence Sana, les forces prorégime "rejoindront la résistance contre l'agression turque".

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont discuté de l'offensive d'Afrine lors d'un appel téléphonique, a indiqué le Kremlin, sans fournir plus de détails. Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a mis en garde lundi contre toute intervention du régime syrien aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu'elle n'empêcherait pas Ankara de poursuivre son offensive.

Avec AFP.

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