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Chine/commerce : l'UE propose un compromis pour des "règles justes"


Le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen
Le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen

L'UE a proposé mercredi un compromis pour ses futures relations commerciales avec la Chine, ménageant Pékin qui réclame le statut d'économie de marché, tout en répondant aux inquiétudes des Européens face au dumping et autres pratiques anticoncurrentielles de "l'atelier du monde".

"Nous n'allons pas accorder le statut d'économie de marché à la Chine mais nous allons tenir nos engagements internationaux. Nous avons travaillé à une solution légalement solide et économiquement responsable", a expliqué un vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

La question de l'attribution du statut d'économie de marché à la Chine est en effet explosive, de nombreux industriels européens - des fabricants de panneaux solaires aux aciéristes -craignant une concurrence chinoise exacerbée.

A son entrée dans l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) en 2001, la Chine avait alors été enregistrée comme une économie non marchande, ce qui permettait notamment à ses partenaires de bénéficier d'une certaine marge de manoeuvre sur les droits de douane sur ses exportations en cas de dumping. Mais elle avait aussi obtenu la promesse d'un réexamen de son statut quinze ans plus tard, fin 2016.

"Il n'y a pas d'automaticité à accorder le statut d'économie de marché à la Chine", a affirmé la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, lors de cette conférence de presse.

Concernant les mesures antidumpings, "la Chine considère que nous agissons de manière discriminatoire car l'UE dispose de deux listes: l'une pour les pays à économie de marché et l'une pour les autres, engendrant un autre mode de calcul", a-t-elle expliqué.

Désormais, les nouvelles propositions européennes, qui doivent encore être détaillées --en principe à l'automne--, seront "neutres" et "non dépendantes d'un pays", a-t-elle précisé.

"Par conséquent, nous ne distinguerons pas particulièrement la Chine. Nous pourrons le faire pour n'importe quel pays et nous examinerons s'il y a des distorsions dans un pays ou un secteur particulier et nous le ferons sans discrimination", a-t-elle promis.

Insistant sur le fait que le commerce international devait se faire selon des "règles justes", Mme Malmström a pointé du doigt les problèmes de surcapacité notamment dans l'acier. Dans ce secteur, la Chine est accusée d'inonder le monde avec des produits à prix cassé.

"Nous avons besoin d'instruments de défense commerciaux efficaces pour maintenir un commerce selon des règles justes et répondre à l'avenir aux distorsions du marché", a plaidé la commissaire européenne.

Mardi, l'Union européenne a lancé une nouvelle action contre la Chine devant l'OMC pour dénoncer les restrictions imposées par Pékin sur les exportations de matières premières.

La semaine dernière, les Etats-Unis avaient également saisi l'OMC pour dénoncer les pratiques commerciales de la Chine, accusée de gonfler le prix de certaines matières premières à l'exportation pour favoriser ses entreprises.

Avec AFP

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