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Des centaines de migrants s'enfuient d'un camp en Grèce après des affrontements


Situation tendue après des échauffourées entre des migrants et des policiers grecs dans un camp de fortune à la frontière gréco-macédonienne près du village de Idomeni, en Grèce, le 29 mars 2016.
Situation tendue après des échauffourées entre des migrants et des policiers grecs dans un camp de fortune à la frontière gréco-macédonienne près du village de Idomeni, en Grèce, le 29 mars 2016.

Plusieurs centaines de migrants ont quitté de leur propre chef vendredi à la mi-journée le camp de l'île de Chios, après des affrontements entre des migrants détenus qui ont fait trois blessés, a indiqué une source gouvernementale grecque.

"Ces gens ont décidé par eux-mêmes de quitter le camp (...) pour aller vers le centre-ville où ils espèrent trouver de meilleures conditions", a indiqué une source gouvernementale.

"Les autorités suivent la situation", a-t-elle ajouté.

Selon certains médias, les migrants auraient forcé la porte du camp de Vial pour sortir.

Selon la chaîne publique grecque Ert, il s'agit d'environ 700 personnes dont nombre de familles. Ils se dirigeaient dans l'après-midi à pied vers le port et chef-lieu de l'île, distant d'une vingtaine de km du camp, encadrés par une escorte policière.

Des affrontements dans la nuit de jeudi à vendredi ont gravement endommagé les infrastructures du camp, notamment le dispensaire médical, et trois migrants ont été hospitalisés. La police a fait usage de grenades assourdissantes pour ramener le calme.

L'équipe de Médecins du monde (MDM) présente sur place a décidé de "se retirer vendredi des lieux car le dispensaire a été presque totalement détruit et la sécurité n'est pas suffisante", a indiqué à l'AFP une de ses membres, Evgenia Thanou.

Selon une infirmière de MDM, les rixes ont éclaté entre Afghans et Syriens, sur le modèle de nombreuses autres échaufourrées survenues ces derniers jours dans les centres et camps où s'entassent à travers la Grèce plus de 50.000 réfugiés et migrants.

Transformé, comme tous les hotspots des îles grecques, en centre de rétention depuis l'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie censé stopper le flux migratoire en Égée, le camp de Chios abritait jeudi plus de 1.500 personnes, pour une capacité de 1.200 places, selon l'Agence de presse grecque, ANA.

Déjà jeudi soir, les internés du camp avaient manifesté pour réclamer leur remise en liberté.

La nuit précédente, au port du Pirée près d'Athènes, huit migrants avaient été blessés légèrement lors d'une rixe entre Syriens et Afghans campant dans des conditions misérables devant les terminaux.

En vertu de l'accord UE-Turquie, tous les migrants arrivés en Grèce après le 20 mars sont en principe exposés à être renvoyés en Turquie.

Les premiers renvois sont prévus pour le 4 avril. Selon une source européenne, ils porteront sur quelque 500 personnes, "des Syriens, Afghans et Pakistanais qui n'ont pas demandé l'asile" en Grèce.

Pour encadrer légalement l'opération, fortement contestée par le HCR et les humanitaires en dépit des assurances de l'UE qu'elle respectera le droit d'asile, le Parlement grec doit se prononcer dans la journée en procédure d'urgence sur un projet de loi qui en précise les modalités et renforce les services d'asile grecs.

Sauf surprise, le texte, approuvé sur le principe en commission parlementaire, doit être adopté, en dépit de la contestation de l'accord UE-Turquie au sein même du parti de gauche Syriza au pouvoir.

Avec AFP

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