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Carnot: MSF dénonce les sévices des anti-balaka


Des Centrafricains tentant d'échapper à des tirs
Des Centrafricains tentant d'échapper à des tirs
A Carnot, dans le sud-ouest de la Centrafrique, un millier de personnes, en majorité des musulmans, sont réfugiées dans une paroisse encerclée par des miliciens anti-balakas.

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En dépit de la présence d’un détachement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) dit redouter qu’elles ne soient attaqués, les miliciens anti-balaka ayant menacé le curé. D’autant que ces groupes armés semblent désorganisés, et seulement unis dans leur esprit de revanche.

Dans une interview téléphonique, Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission de MSF en République centrafricaine (RCA), n’a pas caché le désarroi des humanitaires. MSF soigne certes les blessés et vient en aide aux malades. L’ONG fournit une assistance aux déplacés : soins primaires, eau, nourriture, construction de latrines et de douches. Mais comment empêcher les massacres, prévenir les pillages, encourager les déplacés à rentrer chez eux alors que l’insécurité persiste et que les milices poursuivent leurs sévices ?

MSF, qui travaille depuis 2010 à Carnot, « est le témoin direct des violences et des exactions qui se multiplient à l’encontre des populations musulmanes déplacées de la ville, à qui nous portons assistance » affirme l’ONG.

« Jour après jour, avec l’arrivée de groupes anti-balaka supplémentaires, la tension croît. Des enlèvements contre rançon ont lieu. Des hommes armés, de plus en plus menaçants et violents, ont annoncé leur intention d'éliminer tous les musulmans de la ville et de les traquer, maison après maison, y compris ceux qui cacheraient des musulmans chez eux » ajoute MSF dans un communiqué. L’ONG déplore que des hommes armés soient entrés à plusieurs reprises dans l’enceinte de l’hôpital de Carnot où MSF travaille, « soit pour assassiner des patients, soit pour s’en prendre aux déplacés qui s'y sont réfugiés ».

Les anti-balaka s’opposent même aux transferts de blessés graves par avion.
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