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CAN-2019 - Sénégal-Algérie : rêve de titre continental, passion française


Riyad Mahrez, à gauche, en lutte avec Sadio Mane lors du match de poule de la CAN 2019 entre le Sénégal et l'Algérie, Caire, le 27 juin 2019
Riyad Mahrez, à gauche, en lutte avec Sadio Mane lors du match de poule de la CAN 2019 entre le Sénégal et l'Algérie, Caire, le 27 juin 2019

Le Sénégal de Mané ou l'Algérie de Mahrez ? La finale de la CAN-2019 oppose deux pays en quête de gloire depuis des décennies, vendredi au Caire (19h00 GMT), un match qui déchaîne les passions, notamment en France où des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises.

De Dakar à Alger, en passant par la France, où la diaspora des deux pays est très présente, les supporters des deux camps rêvent d'un moment historique : le premier sacre des Lions de la Teranga, abonnés à la "lose", ou la deuxième étoile des Fennecs, après le titre à domicile de 1990.

Environ 2.500 forces de l'ordre seront ainsi mobilisées à Paris, avec une attention particulière pour les Champs-Elysées, cinq jours après les incidents qui ont suivi la victoire en demi-finale des Fennecs algériens pour la finale le 14 juillet.

Au total, 282 personnes avaient été interpellées en France et 249 placées en garde à vue.

- Klaxons à Dakar -

Le match sera évidemment suivi avec ferveur au Sénégal et en Algérie, mais aussi au Caire, une ville endormie après l'élimination précoce de l'Egypte dès les 8e de finale : environ 10.000 Algériens sont attendus dans la capitale.

Au Sénégal, des coups de klaxons quasi ininterrompus rythment le centre de Dakar depuis le début de la matinée. A Kolda (sud), en Haute-Casamance d'où est originaire la star Sadio Mané, comme à Saint-Louis (nord), fief de l'ailier de Rennes Ismaïla Sarr, des murs de maisons, des trottoirs et même les troncs des arbres bordant les avenues ont été repeints aux couleurs nationales, selon des journalistes de l'AFP.

Des écrans géants ont été installés dans plusieurs villes, souvent à l'initiative de notables locaux ou de sociétés privées. "La fête a déjà commencé et l'intensité va monter jusqu'à la fin du match", affirme Ibrahima Diallo, un vendeur ambulant de sifflets et de vuvuzelas, déjà arrivé dans la fanzone de la place de l'Obélisque, dans le centre de la capitale.

Sur les réseaux sociaux, autre terrain de jeu, les heures précédant le match ont été marquées par une agitation autour de la désignation de l'arbitre camerounais Alioum Alioum, alors que la CAF avait communiqué mardi le nom du Sud-Africain Victor Gomes, dans un tweet aujourd'hui supprimé, créant de la confusion.

"Il n'y a jamais eu décision de la CAF pour désigner Gomes. Mais on m'a rapporté que sur Twitter, on a désigné Gomes. Pourquoi ? Nous-mêmes nous ne savons pas", avait réagi jeudi le président de la Confédération Ahmad Ahmad, pour balayer cette polémique.

-Pont aérien pour l'Algérie-

Cette affiche sera marquée par la drôle d'opposition entre les deux entraîneurs, histoire intime de retrouvailles entre deux gamins de Champigny-sur-Marne en banlieue parisienne, Aliou Cissé et Djamel Belmadi, au sommet du foot africain.

Fort de son statut de mondialiste, de première nation africaine au classement Fifa, et de l'apport de son champion d'Europe Mané (Liverpool), le Sénégal était programmé pour aller en finale.

Au contraire de la surprenante Algérie de Belmadi, engluée dans l'instabilité au poste de sélectionneur ces deux dernières années, et incapable de dépasser le premier tour de l'édition 2017.

"Avec l'équipe et le staff que l'on a, j'avais dit dès le début que nous étions favoris cette année", a confié mardi Sadio Mané à la BBC. "Sans prétention aucune -je pense être assez modeste-, il faut à un moment donné ne pas se voiler la face et dire les choses telles qu'elles sont."

Face à l'Algérie de Mahrez, meilleure attaque de la compétition avec 12 buts, le Sénégal sera toutefois privé de son meilleur défenseur, Kalidou Koulibaly, suspendu. "Une perte pour notre système défensif", admet Aliou Cissé, le sélectionneur.

L'Algérie pourra compter sur un autre atout de choix pour tenter de l’emporter : l'appui du public, qui viendra en masse d'Algérie grâce au "pont aérien" mis en place par le gouvernement.

"Le peuple que l'on représente a toujours montré des très belles choses. C'est magnifique ce qu'il se passe", a relevé le joueur algérien Adlène Guedioura, en référence aussi au "hirak", mouvement de contestation politique inédit qui enthousiasme le pays depuis fin février.

"On veut être représentatifs et montrer au monde ce que les Algériens sont capables de faire, comme c'est le cas avec les manifestations chaque vendredi", a surenchéri le sélectionneur Belmadi. On veut être heureux et célébrer dans l'ordre, tout en ayant le respect des pays dans lesquels on se trouve. C'est très important pour nous."

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