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Le capitaine Traoré investi président de la transition au Burkina Faso


La cérémonie d'investiture du capitaine Traoré à la tête de la transition burkinabè était des plus sobres.
La cérémonie d'investiture du capitaine Traoré à la tête de la transition burkinabè était des plus sobres.

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat le 30 septembre, a été investi vendredi président de transition par le Conseil constitutionnel, a constaté l'AFP.

"Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois" du Burkina, a déclaré, main droite levée, M. Traoré en prêtant serment devant le Conseil constitutionnel.

"Le Conseil prend acte de votre serment (...) et vous renvoie à l'exercice de vos fonctions", a indiqué le président par intérim du conseil constitutionnel, Bouraima Cissé, adressant les félicitations des Sages au capitaine Traoré.

C'est le deuxième putschiste que le Conseil constitutionnel investit en huit mois, après la prestation de serment du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat fin janvier, avant d'être lui-même renversé le 30 septembre, dans ce pays miné par les violences jihadistes.

Lors de cette sobre cérémonie, le capitaine Traoré, 34 ans, était vêtu d'un treillis de combat, ceint d'une écharpe aux couleurs du Burkina, la tête coiffée d'un béret rouge et d'un masque laissant apparaître seulement ses yeux. L'audience s'est tenue devant les représentants des corps constitués, de l'armée, et des "forces vives" du pays. Aucun représentant étranger n'a assisté à la cérémonie de prestation de serment qui s'est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel.

Quelques heures avant la prestation de serment, l'accès au Conseil était filtré par un important dispositif des forces de sécurité autour du siège de l'institution à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette investiture était prévue par la charte de la transition adoptée la semaine dernière par les assises nationales, rassemblant les forces vives du pays, ayant désigné à l'unanimité le capitaine Traoré, "président de la transition, chef de l'Etat, chef suprême des forces armées nationales". L'article 4 de cette charte souligne que "le mandat du président de la transition prend fin avec l'investiture du président issu de l'élection présidentielle" prévue en juillet 2024.

Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba et regroupés au sein d'une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina. Mais ces attaques n'ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir le capitaine Traoré.

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