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Le coronavirus désormais dans la phase de transmission communautaire


Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgence sanitaire, le 9 juin 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgence sanitaire, le 9 juin 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Au Sénégal, les indications données par ceux qui sont au cœur de la riposte montrent une évolution de la maladie qui a fini par atteindre toutes les régions du pays. Les médecins demandent plus de rigueur aux populations au moment où le gouvernement ne cesse d'assouplir les restrictions.

Le Sénégal est dans une phase active de transmission du coronavirus. En 30 jours, le nombre de cas positifs a été multiplié par 4 et le nombre de décès est passé de 8 à 49.

Coronavirus : les autorités sanitaires sénégalaises font le point mensuel
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Seul point positif, les patients guéris sont plus nombreux que les malades sous traitement. Le Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgence sanitaire, craint une montée en flèche des cas communautaires.

"Nous sommes actuellement sous stress dans la gestion de cette pandémie", avoue le médecin.

Dr Bousso affirme aussi que l'analyse des cas communautaires "devra se faire différemment" car ces cas seront de plus en plus importants. La blouse blanche recommande le respect des mesures barrières pour éviter une "augmentation de ces cas communautaires parce que tout simplement les gens vont bouger plus" avec la levée des restrictions. Pour lui, il est très important que les mesures barrières soient respectées pour éviter d'arriver à une "situation très très difficile".

Recours à l’hydroxychloroquine

L’hydroxychloroquine est l'autre sujet brûlant sur lequel les médecins sénégalais étaient attendus. Le professeur Moussa Seydi n'a pas esquivé la question. Au moment où la molécule est au centre d'une vive polémique mondiale, le coordonnateur national de la riposte contre le coronavirus compte bien continuer à l'utiliser car son efficacité est réelle et permet de réduire la durée d'hospitalisation de 3 jours.

"Tous les patients qui avaient pris ce traitement au stade précoce, c'est-à-dire avant l'apparition de complications sont guéris et aucun n'est décédé", assure-t-il tout en indiquant 12 cas d'effets secondaires soit dans environ 2% des cas.

Un constat qui lui fait dire que "le traitement à base d'azytromicine et d'hydroxychloroquine est efficace". Le coordonnateur national de la riposte contre la maladie Covid-19 a également assuré que compte tenu de la polémique, ils ne vont se baser que sur leurs "résultats pour prendre des décisions".

La stigmatisation de la maladie

Au-delà des questions purement médicales, les autorités sanitaires ont tenu à sensibiliser les populations sur la stigmatisation, qui pour eux est un facteur favorisant la propagation de la pandémie. Pr Moussa Seydi affirme que cela affecte négativement la riposte.

"La stigmatisation est dangereuse pour la personne malade elle-même parce qu'elle ne va pas se faire consulter ou elle peut consulter tardivement et ainsi risquer sa vie", déplore le médecin.

Il confie par ailleurs que "beaucoup de patients graves qui sont à domicile qui refusent de venir à l'hôpital du fait de la stigmatisation et parmi ces patients, il y a même des personnes qui travaillent dans le secteur de la santé".

Pr Seydi affirme que la stigmatisation met en danger l'entourage du malade parce qu'une personne stigmatisée est moins prompte à respecter les mesures d'hygiène de bases à l'endroit de son entourage. Plus grave, la stigmatisation constitue aussi un danger parce que cela pourrait "réduire à néant la lutte contre le Covid-19".

Les autorités sanitaires ont aussi appelé les populations à la responsabilité car la lutte est actuellement entre les mains de la communauté.

Pour les médecins, l'assouplissement des restrictions ne doit pas inciter à la baisse de la vigilance sinon le système sanitaire sénégalais risque d'être largement débordé. Au 9 juin, le Sénégal comptait 4.427 personnes infectées et 49 décès.

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