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RDC

Bataille à l'ONU entre acteurs congolais


Monseigneur Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), 21 décembre 2016.
Monseigneur Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), 21 décembre 2016.

La Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) a demandé vendredi à l'ONU de faire publier les procès-verbaux du scrutin présidentiel controversé du 30 décembre par la Commission électorale congolaise (Céni), qui a réclamé de son côté un soutien international au président élu.

La Cenco souhaite que "le Conseil de sécurité demande à la Céni la publication des procès-verbaux pour enlever les doutes et apaiser les esprits", a déclaré l'un de ses représentants, Mgr Marcel Utembi, lors d'une liaison vidéo avec les 15 membres de la plus haute instance de l'ONU.

"Les résultats tels que publiés ne correspondent pas aux données collectées par la mission d'observation de la Cenco", a-t-il ajouté.

L'opposant Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur par la Céni, un résultat mis en doute par l'Occident et l'Eglise catholique, très influente dans le pays.

Cette dernière n'a pas dit qui a gagné selon son propre décompte, mais a laissé entendre qu'il s'agirait d'un autre opposant congolais, Martin Fayulu, qui compte exiger samedi un "recomptage des voix".

A l'opposé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa, a exhorté le Conseil de sécurité à soutenir les nouvelles autorités élues, mettant en garde contre une annulation du scrutin.

"Nous avons aujourd'hui un président élu" et "il est maintenant temps pour les nouvelles autorités d'être soutenues par la communauté internationale", a-t-il dit, en laissant entendre qu'une éventuelle annulation du scrutin reviendrait à maintenir au pouvoir le président sortant Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001.

- "Pleine transparence" -

La représentante de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), Leila Zerrougui, a souhaité "le calme" d'ici aux conclusions de la Cour constitutionnelle, attendues "d'ici une semaine".

"Un sentiment de responsabilité doit dominer ces prochains jours", a-t-elle imploré, estimant nécessaire d'"afficher (une) solidarité collective" avec le processus de transition engagé dans le pays.

Plusieurs pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont réclamé "de la transparence".

"Nous attendons de la Céni et de la Cenco davantage de données sur le dépouillement", a souligné l'ambassadeur américain adjoint, Jonathan Cohen, tout comme son homologue belge, dont le pays est ancienne puissance coloniale en RDC.

La Belgique "attend des clarifications", "la transparence électorale est cruciale", a martelé le diplomate belge Marc Pecsteen de Buytswerve. "La voix de tout un peuple doit être entendue et respectée", a-t-il insisté.

La France et l'Allemagne ont aussi réclamé "la pleine transparence", selon les mots de l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen. "La France attend désormais la publication des résultats des élections législatives par la Céni ainsi que la compilation des procès-verbaux pour les élections provinciales et les résultats détaillés des élections présidentielles", a résumé son homologue français, François Delattre.

Au nom de la Russie, Vassily Nebenzia a appelé "la communauté internationale à éviter toute interprétation et spéculation" qui seraient "des violations de la souveraineté de la RDC".

L'ONU maintient en RDC l'une de ses plus anciennes et plus coûteuses missions de paix, avec quelque 15.000 Casques bleus.

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