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Baisse historique du solde migratoire du Royaume-Uni


Des migrants arrêtés par la police française près de Calais, le 21 septembre 2017.
Des migrants arrêtés par la police française près de Calais, le 21 septembre 2017.

Le solde migratoire du Royaume-Uni a connu sa plus forte baisse jamais enregistrée dans les douze mois qui ont suivi le vote du Brexit, a révélé jeudi l'Office des Statistiques nationales britannique (ONS).

Avec une chute du nombre d'installations dans le pays (-80.000) et une hausse du nombre de départs (+26.000) entre juillet 2016 à juin 2017, le solde migratoire s'établit à 230.000 sur l'année, contre 336.000 les douze mois précédents, soit une baisse de 31,5%.

Cette différence de 106.000 personnes "est significative sur le plan statistique, il s'agit de la plus forte baisse annuelle jamais enregistrée" depuis le début des mesures, en 1964, a annoncé l'ONS.

L'organisme précise néanmoins qu'un pic avait été atteint en juin 2016, ce qui explique en partie l'ampleur de la baisse, et que le solde migratoire est désormais comparable à celui de 2014.

Plus des trois quarts de la baisse constatée sont imputables aux migrations de citoyens des pays de l'Union européenne (hors Royaume-Uni).

"Ces évolutions suggèrent que le Brexit est susceptible d'être un des facteurs dans la décision de s'installer ou de quitter le Royaume-Uni", a commenté Nicolas White, chef du département des migrations internationales à l'ONS.

Ainsi, entre juillet 2016 à juin 2017, 230.000 citoyens européens se sont installés au Royaume-Uni, contre 284.000 sur les 12 mois précédents. Dans le même temps, ils sont 123.000 à avoir quitté le pays, un chiffre en hausse de près de 30%. Au total, le solde migratoire pour les seuls citoyens européens outre-Manche (+107.000 personnes) est en baisse de 43%.

"Compte tenu des changements économiques plus larges dans l'UE, on peut s'attendre à une baisse des migrations en provenance de l'Union européenne", a souligné l'ONS. Ces derniers mois, certains indicateurs ont montré une reprise économique dans la zone euro, tandis que les prévisions de croissance au Royaume-Uni se sont dégradées.

Pour Jonathan Portes, professeur d'économie à l'université King's College de Londres, ces chiffres montrent que "le Royaume-Uni est devenu un pays moins attractif pour les migrants européens".

"Si le gouvernement veut faire du Brexit un succès, il va devoir inverser ces résultats", a-t-il estimé.

Mais l'exécutif devrait chercher à prolonger cette tendance: la Première ministre Theresa May s'est engagée à ramener sous la barre des 100.000 personnes le solde migratoire du pays dans les 5 ans.

"La Première ministre s'est montrée claire sur le besoin de réduire l'immigration à un niveau soutenable, et ces chiffres montrent que des progrès ont été effectués en ce sens", a souligné un porte-parole du gouvernement.

Avec AFP

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