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Avec l'Italien Conte, Trump reçoit un Européen proche de ses idées


Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, quitte le sommet des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, en Belgique, le 29 juin 2018.
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, quitte le sommet des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, en Belgique, le 29 juin 2018.

Le président des Etats-Unis Donald Trump reçoit lundi à la Maison Blanche le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, un dirigeant européen populiste avec lequel il a des affinités, notamment sur l'immigration et le commerce.

Les deux hommes doivent d'abord avoir un entretien en tête-à-tête, puis les discussions bilatérales seront élargies, selon la Maison Blanche.

"L'Italie est un important allié de l'Otan, un partenaire éminent en Afghanistan et en Irak et est cruciale pour amener la stabilité dans la région méditerranéenne", indiquait la présidence américaine en annonçant fin juin cette visite, la première du nouveau Premier ministre italien que M. Trump avait jugé "super" lors du dernier G7 au Canada.

Les deux hommes s'étaient chaleureusement serré la main sous l'oeil des caméras lors de la photo de famille du sommet.

"Il est très ferme sur l'immigration, comme moi", avait déclaré le milliardaire républicain, qui veut construire un mur tout le long de la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration clandestine et n'a pas hésité à séparer les enfants de leurs parents arrêtés pour avoir franchi illégalement la frontière.

Giuseppe Conte a été choisi pour diriger le gouvernement italien par les responsables des partis qui ont remporté les élections législatives de mars: le Mouvement 5 Etoiles (antisystème) et la Ligue (extrême droite).

Il veut réformer le règlement de Dublin, qui confie la responsabilité des demandes d'asile dans l'Union européenne au premier pays membre où la personne est enregistrée et fait peser, selon Rome, un poids démesuré sur les pays méditerranéens.

Amis de la Russie

Autre point commun entre MM. Trump et Conte, les deux hommes sont favorables à de meilleures relations avec la Russie.

Au Canada, M. Trump avait appelé le G7 à réintégrer la Russie, exclue en 2014 après l'annexion de la Crimée. "Ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations", avait-il dit.

M. Conte, dont c'était la première grande réunion internationale, s'était dit "d'accord" avec le président américain, se démarquant de ses collègues européens.

Sur le commerce, les deux hommes partagent le même scepticisme à l'égard du libre-échange: M. Trump a dénoncé plusieurs accords internationaux comme l'Aléna (avec le Canada et le Mexique) ou l'accord de libre-échange transpacifique (TPP), tandis que le gouvernement de M. Conte refuse de ratifier l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA).

Pourtant, selon Nick Ottens, de l'Atlantic Council, M. Trump "risque de ne pas trouver l'allié auquel il s'attend" avec Giuseppe Conte.

Sur les échanges commerciaux, le rejet par le nouveau gouvernement italien des accords multinationaux risque de compromettre l'objectif de M. Trump de parvenir à éliminer tout tarif douanier avec l'UE, explique cet expert.

Selon la presse italienne, M. Conte souhaite notamment préserver le secteur automobile italien, menacé de taxes américaines à l'importation, et veut défendre les activités des entreprises italiennes en Iran, que M. Trump veut empêcher par l'imposition de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Et dans le domaine de la défense, l'Italie a fait savoir qu'il était hors de question qu'elle atteigne l'objectif de dépenses pour le secteur à hauteur de 2% du PIB, a fortiori le nouvel objectif de 4% fixé par M. Trump aux alliés lors du dernier sommet de l'Otan.

"Nous nous sommes regardés et nous avons souri: nous pensions que les 2% étaient déjà hors de portée", déclarait récemment Elisabetta Trenta, ministre italienne de la Défense.

Plus consensuelle, la participation de l'Italie aux opérations de l'Otan en Afghanistan, en Irak et en Syrie devrait figurer à l'agenda des deux hommes ainsi que les efforts diplomatiques italiens pour soutenir les efforts de réconciliation en Libye.

Avec AFP

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