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Au moins deux civils tués par un bombardement dans le Tibesti au Tchad


Des soldats tchadiens patrouillent dans la région du Tibesti, le 28 mars 1999.
Des soldats tchadiens patrouillent dans la région du Tibesti, le 28 mars 1999.

Au moins deux civils sont décédés à l'hôpital de leurs blessures après le bombardement par l'armée tchadienne de la localité de Kouri Bougoudi dans la région du Tibesti, dans l'extrême-nord du Tchad où une opération militaire est en cours, a affirmé leur famille.

"Sur les quatre personnes blessées à la suite du bombardement d'hier et évacués à l'hôpital de Gatroune, en Libye, deux ont trouvé la mort hier soir des suites de leurs blessures", a indiqué à l'AFP un membre de leur famille, depuis la Libye, par téléphone.

"Les deux autres blessés continuent de recevoir des soins", a ajouté la même source.

"Deux hélicoptères ont bombardé Kouri Bougoudi où des orpailleurs refusent d'évacuer les lieux malgré l'injonction du gouvernement", avait indiqué à l'AFP une source sécuritaire à N'Djamena.

Mais "le bombardement n'a visé que des civils", avait affirmé un élu parlementaire de la région.

Contacté par l'AFP jeudi soir, le porte-parole de l'armée a déclaré ne pas être informé.

Fin août, le Tchad a lancé une opération militaire dans le Tibesti pour, officiellement, "nettoyer la zone" des orpailleurs. Des bombardements avaient été effectués dans la zone.

Cette opération intervient après une attaque rebelle, la première d'envergure sur le sol tchadien depuis 2009, menée début août à Kouri Bougoudi par un groupe armé tchadien basé dans le sud de la Libye, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR).

Depuis, les rebelles du CCMSR affirment avoirquitté Kouri Bougoudi.

L'extrême-nord du Tchad, le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET, du nom des trois régions administratives), est une immensité désertique aux montagnes présumées riches en métaux précieux, habitée par des Toubou.

Depuis 2013, les rares habitants du BET ont été rejoints par des milliers d'orpailleurs venus du Soudan et du Niger voisins ainsi que d'autres régions du Tchad, créant des tensions parfois meurtrières.

Le nord du Tchad est également propice à de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger, la Libye. Plusieurs groupes rebelles tchadiens sont présents dans ces pays frontaliers.

Fin août, le G5 Sahel, force militaire régionale contre le jihadisme, a officialisé la relocalisation du poste de commandement de sa zone Est de N'Djamena vers Wour, dans le Tibesti, pour "cloisonner les frontières".

Avec AFP

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