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Attentat meurtrier contre l'armée d'élite du régime en Iran


Attentat suicide contre un bus transportant des membres des Gardiens de la Révolution dans la province du Sistan-Balouchistan, Iran, le 13 février 2019.
Attentat suicide contre un bus transportant des membres des Gardiens de la Révolution dans la province du Sistan-Balouchistan, Iran, le 13 février 2019.

Vingt-sept membres des Gardiens de la révolution ont été tués mercredi en Iran dans un attentat suicide contre leur bus qui les ramenait d'une mission de patrouille à la frontière, a indiqué cette armée d'élite du régime dans un communiqué.

L'attaque a visé un bus transportant des membres des Gardiens de la Révolution sur la route entre les localités de Khash et Zahedan dans la province du Sistan-Balouchistan, a précisé l'agence de presse Irna. Celle-ci avait fait état plus tôt d'un bilan de 20 morts.

Une photo diffusée par l'agence de presse iranienne Fars montre sur les lieux de l'attaque un amas de tôles.

Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont confirmé une "attaque suicide" contre un bus qui ramenait des membres de ce corps d'élite depuis la frontière avec le Pakistan.

"Une voiture bourrée d'explosifs a explosé près du bus transportant une unité des forces terrestres des Gardiens. Des membres des 'protecteurs de la frontière nationale' sont tombés en martyrs et d'autres ont été blessés", selon le texte qui ne donne pas de bilan précis.

Le groupe jihadiste Jaich al-Adl ("Armée de la justice"), considéré comme une organisation "terroriste" par Téhéran, a "diffusé un communiqué officiel" revendiquant l'attentat, selon l'agence de presse iranienne Fars.

Frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, la région du Sistan-Balouchistan est régulièrement le théâtre d'accrochages meurtriers entre les forces de l'ordre et des séparatistes baloutches ou des groupes jihadistes que Téhéran accuse Islamabad et Ryad de soutenir.

Cette province compte une large communauté de musulmans sunnites d'ethnie baloutche dans un pays à grande majorité chiite.

- "Cirque" -

L'attaque est survenue le jour du démarrage à Varsovie d'une conférence organisée sous la houlette des Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, et dont l'un des objectifs est de mettre la pression sur l'Iran accusé par Washington "d'influence déstabilisatrice" au Moyen-Orient.

Dans une première réaction publique iranienne à l'attaque, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a indiqué dans un tweet que "ce n'est pas une coïncidence que l'Iran ait été frappé par la terreur le jour même" où a démarré la conférence de Varsovie, qu'il a qualifiée de "cirque".

"(...) Les Etats-Unis semblent faire toujours les mêmes mauvais choix, tout en attendant des résultats différents", a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, les forces de sécurité iraniennes et les Gardiens de la révolution ont été la cible de plusieurs attaques au Sistan-Balouchistan.

Le 2 février, un membre des Gardiens de la Révolution a été tué et cinq blessés dans une attaque dans la ville de Nikshar dans cette province, revendiquée aussi par Jaïch al-Adl.

Ce groupe a été formé en 2012 par d'ex-membres d'une organisation sunnite extrémiste ayant mené une rébellion sanglante au Sistan-Baloutchistan jusqu'en 2010.

Téhéran a accusé maintes fois les Etats-Unis, ainsi qu'Israël et l'Arabie saoudite de soutenir des groupes séparatistes. Israël est un autre ennemi de l'Iran alors que l'Arabie saoudite sunnite est le principal rival de la République islamique d'Iran au Moyen-Orient.

- Opérations de représailles -

Le dernier attentat particulièrement meurtrier en Iran remonte au 22 septembre 2018: 24 personnes avaient été tuées par un commando de cinq assaillants qui avaient ouvert le feu à l'arme automatique sur un défilé militaire à Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan. L'attentat avait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) et un groupe séparatiste arabe au nom de la "Résistance nationale d'Ahvaz".

Les Gardiens de la Révolution avaient mené une semaine plus tard, en guise de représailles, une attaque de missiles et de drones contre des positions jihadistes en Syrie. Ils avaient ensuite annoncé avoir éliminé lors d'une opération en Irak le cerveau de ce même attentat.

Allié du président syrien Bachar al-Assad, l'Iran aide militairement ses forces dans leur guerre contre rebelles et jihadistes. L'Iran a aussi soutenu le pouvoir irakien dans sa guerre contre l'EI.

Le groupe jihadiste sunnite EI a revendiqué sa première attaque en Iran le 7 juin 2017. Des hommes armés et des kamikazes avaient attaqué à Téhéran le Parlement et le mausolée du fondateur de la République islamique, l'imam Khomeiny, faisant 17 morts et des dizaines de blessés.

Quelques mois plus tôt, l'organisation avait menacé d'agir en Iran en représailles au soutien militaire et logistique apporté par Téhéran aux autorités en Syrie et en Irak, où le groupe jihadiste a perdu l'écrasante majorité des territoires qu'il contrôlait.

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