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Après la tuerie en Californie, le mystère demeure sur le couple de suspects


Farhan Khan, au centre, frère-frère de l’auteur présumé de la fusillade de San Bernardino, Syed Farook, prend la parole au cours d’une conférence de presse au Conseil sur les relations américano-islamiques à Anaheim, en Californie, 2 décembre 2015.
Farhan Khan, au centre, frère-frère de l’auteur présumé de la fusillade de San Bernardino, Syed Farook, prend la parole au cours d’une conférence de presse au Conseil sur les relations américano-islamiques à Anaheim, en Californie, 2 décembre 2015.

Les autorités américaines essaient de cerner les motivations du couple qui a tué au moins 14 personnes.

Pourquoi Syed Farook et sa femme Tashfeen Malik ont-ils fait irruption, avec tout l'attirail d'un commando, dans un bâtiment des services sociaux de San Bernardino, où se déroulait une fête de fin d'année, après avoir laissé leur bébé à la grand-mère ?

Les deux époux lourdement armés ont ouvert le feu sur les collègues de Farook, faisant également 17 blessés. La pire tuerie aux Etats-Unis depuis trois ans.

Le couple a été tué plus tard par les policiers à bord du 4x4 utilisé dans leur fuite.

L'homme et la femme, âgés respectivement de 28 et 27 ans, semblaient pourtant vivre le "rêve américain" et avaient une petite fille de six mois qu'ils avaient confiée à la mère de Syed Farook en début de journée au prétexte d'un rendez-vous médical, selon un beau-frère du jeune homme.

Farook, de nationalité américaine, avait travaillé comme expert sanitaire pour les services de santé de San Bernardino, une ville située à l'est de Los Angeles.

Ce sont ces employés -- ses collègues -- qui étaient réunis pour ce déjeuner festif durant lequel une dispute a éclaté, à la suite de laquelle Syed Farook aurait quitté les lieux, pour revenir plus tard avec son épouse perpétrer le massacre.

- Accès de rage ? -

Mais l'hypothèse du simple "coup de sang" ponctuel cadre mal avec l'attaque groupée, apparemment planifiée et organisée, par des auteurs que la police qualifie de déterminés.

"Je ne crois pas qu'ils ont enfilé leur équipement paramilitaire et attrapé leurs armes sur un coup de tête", a jugé le chef de la police locale, Jarrod Burguan.

Leur attaque "suppose un certain degré de préparation", a-t-il ajouté.

La police de San Bernardino, tout comme le FBI, ont pour l'heure refusé de confirmer ou écarter la piste terroriste, évoquant un acte s'assimilant à "un type de terrorisme intérieur".

Les enquêteurs concentraient leurs efforts jeudi sur les personnalités de Syed Farook et de Tashfeen Malik.

Le premier était un fervent musulman, selon son père, la famille étant originaire du Pakistan.

La femme, musulmane également, était née au Pakistan et a vécu en Arabie Saoudite, où elle aurait été présentée à Farook.

"La famille semblait pratiquer une religion modérée, c'est-à-dire de façon sérieuse mais sans montrer de signes de fanatisme, d'extrémisme, d'après ce que je peux dire en ayant rencontré un de leurs membres", a déclaré à la radio publique NPR Hussam Ayloush, un responsable du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) de Los Angeles.

Marié depuis deux ans, le couple semblait profiter d'une vie stable, Farook ayant une bonne situation professionnelle.

Alors qu'aucun lien n'a encore été établi par les autorités avec une quelconque idéologie ou religion, la communauté musulmane de Californie a en tout cas fermement condamné la fusillade.

- ...ou terrorisme?-

"Pourquoi a-t-il fait une chose pareille? Je n'en ai aucune idée", a dit un beau-frère de Syed Farook, Farhan Khan, dans une conférence de presse mercredi soir. "Je suis choqué", a-t-il ajouté.

Les investigations ciblaient aussi les circonstances de l'attaque, avec au moins deux théâtres criminels confiés à la police scientifique.

"Sous un certain angle, il s'agit d'un employé frustré, qui s'est rendu à une fête et a pété les plombs", commente Shawn Henry, un ancien responsable du FBI. "Sous un autre angle, on est frappé par des signes faisant penser à du terrorisme".

Et d'expliquer: "Quand on s'interroge pour savoir s'il s'agit ou non de terrorisme, il fait analyser le mode opératoire. Ici, ils avaient des fusils d'assaut, ils avaient des gilets pare-balle, ils avaient des engins explosifs. Ce sont des éléments symptomatiques".

A la date du 27 novembre, les Etats-Unis ont été le théâtre de 351 fusillades de masse en 2015, soit plus d'une par jour, selon le site Shootingtracker, qui recense tous les incidents de ce type.

Avec AFP

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