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Amnesty accuse Kigali de sévices, ce que des officiels Rwandais démentent


Le gouvernement de Kagamé est accusé par Amnesty International de violations des droits humains, ce que Kigali dément
Le gouvernement de Kagamé est accusé par Amnesty International de violations des droits humains, ce que Kigali dément
Un groupe de défense des droits humains accuse le service de renseignement militaire du Rwanda de torture, détentions illégales et disparitions forcées de civils sous leur garde. Cependant, le correspondant de la VOA dans la région souligne que des officiels rwandais mettent en doute la crédibilité du rapport d'Amnesty International (AI).

Selon Amnesty International, des chercheurs au Rwanda ont documenté 45 cas de détention illégale et 18 allégations de torture dans des prisons militaires rwandaises entre Mars 2010 et juin de cette année.

Le groupe affirme que les abus ont eu lieu alors que le service de renseignement militaire, connu sous le nom de « J2 », enquêtait sur une série d'attaques à la grenade dans le pays avant l'élection présidentielle d’août 2010.

La directrice-adjointe par intérim d’Amnesty pour l’Afrique, Sarah Jackson, a dit que des civils ont été arrêtés, détenus pendant des mois sans avoir accès à des avocats ou des médecins et, dans certains cas, torturés.

« Ils ont déclaré qu'ils étaient soumis à des sévices graves, à des chocs électriques et à la privation sensorielle, avec des sacs placés au-dessus de leurs têtes, tandis que de l'eau était versée sur eux pour leur arracher des aveux lors des interrogatoires », a dit Mme Jackson.

Amnesty souligne ne pas prendre position sur la culpabilité ou l'innocence de ceux qui ont été arrêtés dans le ratissage opéré par les autorités. Ce qui est préoccupant, dit Mme Jackson, c’est que les actions du J2 ont violé les lois du Rwanda, ainsi que les droits des détenus.

« Les autorités rwandaises avaient l'obligation d'enquêter sur les attaques à la grenade, mais la manière dont ils l'ont fait a violé les droits des suspects et de plusieurs personnes qui n'ont jamais été formellement accusées, mais ont été libérés après plusieurs mois de détention », déclare Mme Jackson.

Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a déclaré à la VOA que les allégations sont exagérées. Le ministre affirme avoir rencontré l'équipe d’AI en Juin et a admis l’existence d’incidents où des civils ont été détenus illégalement, sans accusation, et que ces cas ont tous été entendus par les tribunaux rwandais.

Mais, a fait remarquer M. Karugarama, les preuves de torture ont été fournies par des personnes vivant à l'extérieur du pays, qui cherchent l'asile politique ou veulent simplement nuire au gouvernement rwandais.

« Elles ont toutes les raisons de dire du mal du gouvernement qu’elles ont fui. Donc, l'idée de la torture dans nos cellules n'est pas correcte. Il s'agit d'une fabrication par ces personnes… et c’est très malheureux », a fait valoir M. Karugarama.

Par ailleurs, le ministre souligne que son pays ne tolère pas la torture et que toute personne ayant un dossier crédible devrait le porter par-devant la justice rwandaise. « Je dirais que quiconque a ce genre de revendication doit être en mesure de se présenter, déposer une plainte contre un établissement public, et nous allons remuer ciel et terre pour que les personnes responsables en rendent compte », affirme M. Karugarama.

Selon le rapport d’AI, certains anciens détenus ont déclaré avoir trop peur pour déposer une plainte contre le gouvernement rwandais, et certains de leurs avocats sont réticents à faire état d’allégations de torture devant les tribunaux. L’ONG de défense des droits humains affirme n’être au courant d'aucune enquête sur les violations documentées dans le rapport.
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