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L'Afrique du Sud au Conseil de sécurité en 2019


Le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Londres, le 17 avril 2017.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Londres, le 17 avril 2017.

L'Afrique du Sud, l'Allemagne, la Belgique, l'Indonésie et la République dominicaine ont été élues vendredi par l'Assemblée générale de l'ONU pour siéger au Conseil de sécurité comme membres non-permanents à partir de janvier 2019 et pour deux ans.

Sur 190 pays présents lors de l'élection qui s'est effectuée via des bulletins de vote en papier récupérées dans les travées, l'Allemagne a recueilli 184 voix, la Belgique 181, l'Afrique du Sud 183, l'Indonésie 144 et la République dominicaine 184. Il fallait obtenir deux tiers des voix présentes pour être élu.

Les Maldives, rivaux de l'Indonésie pour le poste à pourvoir pour la région Asie-Pacifique, n'ont recueilli que 46 voix. Tous les autres candidats étaient seuls en lice pour leur région, donc assurés de remporter leur siège.

L'Allemagne, la Belgique, l'Afrique du Sud et l'Indonésie ont déjà été plusieurs fois membres du Conseil de sécurité. Pour la République dominicaine, il s'agira d'une première.

"Cette élection consacre la crédibilité et l’efficacité et le professionnalisme de notre diplomatie qui est parvenue à convaincre pas moins de 181 Etats membres de nous apporter leur suffrage (...) Pour les convaincre que nous sommes prêts à prendre de nouveau nos responsabilités sur le plan international", s'est félicité dans un communiqué le Premier ministre belge, Charles Michel.​

Le Conseil de sécurité comprend 15 membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et dix non-permanents renouvelés par moitié chaque année pour prise de fonctions six mois plus tard. Juste avant d'entrer en piste, les élus disposent d'une formation accélérée au protocole et coutumes du Conseil.

Lors de leur mandat, les ambassadeurs vont assurer chacun un mois de présidence du Conseil, ce qui représente un travail considérable d'organisation et de planification.

Parmi les consignes souvent rappelées: "N'oubliez pas de voter". Lors des séances, l'ambassadeur-président appelle en effet au vote des résolutions et doit comptabiliser les pour, les contre et les abstentions. Très concentrés, certains oublient de voter pour leur propre pays...

L'attribution des deux sièges à pourvoir pour la zone Europe de l'ouest et autres pays était acquise à l'Allemagne et la Belgique, après un récent retrait de la compétition d'Israël.​

"Écraser un petit"

L'Union africaine s'était entendue pour attribuer le poste de sa région à l'Afrique du Sud. L'Amérique latine avait fait de même pour la République dominicaine.

Les cinq nouveaux et futurs membres non-permanents remplaceront en janvier respectivement les Pays-Bas, la Suède, l’Éthiopie, le Kazakhstan et la Bolivie.

Le processus de candidatures au Conseil de sécurité n'est pas le même pour tous les groupes régionaux.

Dans certains, "c'est placement libre" et c'est souvent très longtemps à l'avance. "On peut se porter candidat pour dans dix ans", raconte un diplomate sous couvert d'anonymat.

Dans ce cas, le pays "prend une place" mais un autre "peut venir le concurrencer" à un moment donné. Cela s'est produit pour le groupe d'Europe de l'Ouest avec trois candidats pour deux places. Mais "Israël a finalement décidé de se retirer parce qu'il a compris qu'il n'avait aucune chance" et "risquait d'être humilié avec 30, 40 ou 50 voix maximum", entraînant son "élimination directe".

Dans ce groupe, "il n'y a pas d'entente préalable et ça se règle à l'élection". "Dès qu'elle sort du Conseil, l'Allemagne se porte systématiquement candidate pour six ou sept ans plus tard", note la même source. Avant de se porter candidat, "les pays regardent qui sont les compétiteurs déjà inscrits".

Pour la zone latino-américaine, "il y a presque toujours un accord. Tout le monde y a plus ou moins droit tous les vingt ans. Sauf que de temps en temps, il y a le Brésil ou le Mexique qui reviennent eux plus souvent, et qui écrasent quelqu'un qui va se retirer ou avec qui un accord va être trouvé", ajoute-t-on de source diplomatique.

"L'Afrique c'est pareil, c'est très organisé et il y a aussi un ou deux gros, Afrique du Sud, Nigeria, qui viennent écraser un petit de temps en temps. Mais c'est réglé à l'avance par l'Union africaine qui valide la candidature". Pour l'Afrique, "c'est très sophistiqué, elle a trois places en permanence au Conseil. Et il y a une autre alternance sophistiquée pour qu'il y ait toujours un pays arabe".

Avec AFP

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