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Alger dit avoir récupéré une "tranche de la rançon" des otages au Sahel


Les forces de police gardent le palais de justice d'Alger, mardi 10 janvier 2019 où deux anciens premiers ministres algériens ont été reconnus coupables et condamnés à la prison mardi pour des accusations de corruption dans un procès historique, déclenchant les acclamation.
Les forces de police gardent le palais de justice d'Alger, mardi 10 janvier 2019 où deux anciens premiers ministres algériens ont été reconnus coupables et condamnés à la prison mardi pour des accusations de corruption dans un procès historique, déclenchant les acclamation.

L'armée algérienne a mis la main sur une "tranche de la rançon" qui, selon elle, aurait été versée pour la libération d'otages au Sahel en octobre, dans le cadre d'une opération antiterroriste menée à Jijel (nord-est), a annoncé lundi le ministère de la Défense.

"Lors d'une opération de recherche et de ratissage", l'armée "a découvert et détruit cinq casemates pour terroristes et a récupéré la somme de 80.000 euros", est-il indiqué dans un communiqué de la Défense.

La somme "s'est avérée être la première tranche de la rançon, objet du marché conclu au Sahel le mois d'octobre passé, et supposée être versée au profit des résidus des groupes terroristes traqués par les services de sécurité" algériens dans le nord du pays, est-il précisé sans autre détail.

Cette opération a pu être menée grâce aux informations obtenues après la capture le 16 décembre, dans la même localité à Jijel, du "terroriste Rezkane Ahcene", selon le communiqué.

C'est dans la même région que trois islamistes armés, des vétérans du jihad en Algérie, ainsi qu'un sergent-chef de l'armée avaient été tués dans un sérieux accrochage début décembre.

Selon la presse officielle, l'armée aurait ainsi déjoué un plan de redéploiement de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) après la mort de son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin par les forces armées françaises dans le nord du Mali.

Négociée par le pouvoir malien avec un groupe jihadiste combattu depuis des années par la France, la libération en octobre de 200 prisonniers contre quatre otages, dont une Française, a alimenté les tensions entre Paris et Alger.

Craignant notamment le retour de jihadistes sur leur sol, les autorités algériennes ont vivement critiqué les négociations et fustigé des "pratiques douteuses".

Un jihadiste relâché au Mali en échange des otages et arrêté fin octobre en Algérie avait évoqué le versement d'une rançon de "millions d'euros", dans une vidéo diffusée sur la télévision publique algérienne, sans qu'il soit possible de corroborer ses dires ou de savoir dans quelles conditions les images avaient été enregistrées.

Début décembre, dans une référence implicite à la France, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, avait indiqué que l'Algérie prenait "acte, avec une grande préoccupation, de la poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages".

Cette "démarche sape nos efforts de lutte antiterroriste", avait-il ajouté, selon des propos relayés par l'agence de presse officielle APS.

Neutralisation des jihadistes

Les autorités algériennes font état de "résidus du terrorisme" depuis la fin de la sanglante guerre civile (1992-2002) qui a opposé des groupes islamistes aux forces de sécurité, au prix de 200.000 morts.

L'Armée nationale populaire (ANP) fait régulièrement état de l'arrestation ou de la neutralisation de "terroristes", un terme utilisé par les autorités pour désigner les islamistes armés restés actifs dans le pays depuis le début des années 1990.

De son côté, la France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour l'otage française, Sophie Pétronin.

"Nous n'étions pas partie de ces négociations", a dit le 12 octobre le Premier ministre Jean Castex, évoquant un "geste humanitaire" des jihadistes à propos de la libération de Mme Pétronin.

Les paiements de rançon dans le cadre de libération d'otages occidentaux au Sahel sont réputés courants, sans que les détails ni la véracité de ceux-ci ne soient dans la majorité des cas confirmés officiellement.

La France a déployé une force antijihadiste de plus de 5.000 hommes au Sahel, notamment au Mali.

Trois soldats français ont été tués lundi, victimes d'une bombe artisanale, dans la zone des "trois frontières", dans le centre du Mali, selon la présidence française.

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