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Au moins deux personnes tuées dans l'attaque d'une mosquée en Afrique du Sud


Réparation des dégats à la mosquée shiite de Verulam, nord-ouest de Durban, le 13 mai 2018.
Réparation des dégats à la mosquée shiite de Verulam, nord-ouest de Durban, le 13 mai 2018.

Au moins deux personnes ont été tuées à coups de couteau jeudi dans une mosquée de Malmesbury, dans le sud-ouest de l'Afrique du Sud, par un Somalien qui a été abattu par la police, un mois après une attaque comparable dans un autre lieu de culte musulman du pays.

Prévenue par des fidèles, la police est intervenue peu après 03 heures du matin dans cette mosquée de la ville, située à une soixantaine de kilomètres au nord de la mégapole touristique du Cap. Elle y a découvert les corps de deux individus, dont un Somalien, mortellement blessés à l'arme blanche.

"Le suspect âgé d'une trentaine d'années, armé d'un couteau, a chargé la police qui tentait de le persuader de se rendre", a déclaré à l'AFP une porte-parole provinciale de la police, Noloyiso Rwexana, "il a ignoré cette demande, il a essayé d'attaquer la police et a été abattu".

Le suspect a blessé deux autres personnes, qui ont été hospitalisées, a précisé la porte-parole. Un des deux blessés est l'imam local, selon un membre de la communauté musulmane.

Aucun détail n'était immédiatement disponible sur les motivations de l'auteur présumé des faits mais l'homme n'avait jamais été vu à la mosquée avant l'attaque, selon la police.

"On ne connaît pas" l'assaillant, a confirmé l'épouse d'une des victimes, Ismail Bassa, 72 ans, tué dans l'attaque. "Ses yeux étaient rouges, personne n'a pu le chasser de la mosquée", a raconté Zainab Bassa.

Un haut responsable du Congrès national africain (ANC), au pouvoir, s'est immédiatement rendu sur place, porteur d'un message du président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Le chef de l'Etat "exprime son inquiétude quant au fléau d'intolérance, d'assassinat et de conflit qui commence à s'infiltrer dans la communauté musulmane", a déclaré Ebrahim Rasool appelant les musulmans à "la tolérance et la paix".

Une organisation musulmane sud-africaine, le Muslim Judicial Council, s'est déclarée "profondément choquée" par l'attaque.

"Nous n'avons pas de détails sur ce qui s'est passé mais nous appelons notre communauté à ne pas tirer de conclusions tant que les faits ne sont pas clairement établis", a ajouté cette ONG sur son compte Twitter.

- "Choqué" -


Cette attaque intervient un mois après une attaque similaire dans une mosquée de Verulam, au nord de Durban (nord-est), où trois personnes non identifiées armées de couteaux avaient égorgé un homme et en avaient poignardé deux autres. Les trois assaillants sont toujours en fuite.

>> Lire aussi : Des "signes d'extrémisme" dans l’attaque dans une mosquée en Afrique du Sud

Contrairement à la mosquée de Verulam, chiite, celle de Malmesbury abrite une communauté sunnite.

"A ce stade, il n'y a pas assez d'éléments pour suggérer que les deux attaques sont liées et relèvent du terrorisme", a estimé Nick Piper, directeur du cabinet de conseil Signal Risk.

"Je ne dis pas que ça ne l'est pas, mais dans l'état actuel, on ne peut pas en tirer cette conclusion", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le mobile de l'attaque de Verulam n'a toujours pas été éclairci mais, selon la police, elle portait des "signes d'extrémisme".

Un responsable de la communauté musulmane en Afrique du Sud, Moulana Aftab Haider, avait alors affirmé que l'attaque portait "les caractéristiques d'une organisation terroriste comme (le groupe) Etat islamique".

La communauté chiite sud-africaine est victime depuis environ huit mois d'"une campagne de haine dans des mosquées, sur des radios et sur les réseaux sociaux", avait-il ajouté. Quelques jours après le drame de Verulam, la police avait retrouvé un engin explosif dans cette même mosquée.

L'Afrique du Sud, qui compte 1,5% de musulmans parmi ses 53 millions d'habitants, peut se prévaloir d'une histoire de grande tolérance en matière de religions.

Le pays a jusqu'à présent été épargné par les attentats jihadistes, contrairement à d'autres pays africains.

Avec AFP

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