Deux officiers supérieurs de l’armée rwandais ont été suspendus de leur fonction et emprisonnés. Ils sont accusés de mauvaise conduite.
Le général Emmanuel Karenzi Karake et le Général Charles Muhire sont tous les deux emprisonnés à Kigali. « Il y a de lourdes charges contre les deux officiers. Le général Charle Muhire est accusé de corruption et d’abus de pouvoir ; le général Emmanuel Karenzi Karake, lui, est accusé de mauvaise conduite », a expliqué le major Jill Rutaremara, porte-parole de l’armée rwandaise.
Le porte-parole n’a pas voulu élaborer sur les détails de ces accusations. Tout ce qu’on sait c’est que Charles Muhire, ancien chef d’état-major des forces aériennes, venait tout juste d’être nommé, le 10 avril, chef d’état-major de la Force de réserve de l’armée. Il est accusé de crime de corruption et d’abus de pouvoir.
Le général Karenzi Karake, surnommé KK, ancien numéro deux de la MINUAD, la mission hybride ONU-Union africaine au Darfour, a été suspendu pour conduite contraire à la discipline des forces armées rwandaises.
Les deux officiers sont tutsis, anglophones et faisaient partie du cercle restreint des hauts gradé du Front patriotique rwandais, l’ancienne rébellion qui a mis fin au génocide au Rwanda.
Le général Karenzi karake aurait joué un rôle important en 1996, pendant l’offensive durant laquelle des milliers de réfugiés hutus rwandais avaient été massacrés dans l’ancien Zaïre.
Leur arrestation intervient quelques semaines après la mise, en cause dans des attaques à la grenade à Kigali, du général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée, et du colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs. Ces deux anciens officiers rwandais sont accusés d’avoir fomenté des actes terroristes. Ils se sont réfugiés en Afrique du Sud.