Le président Barack Obama effectuera, du 15 au 18 novembre, son premier voyage en Chine. L’Economie occupe une place de plus en plus grande dans les relations entre Washington et Pékin. Certains observateurs accusent les Etats-Unis d’éviter les dossiers qui fâchent ou qui pourraient irriter les dirigeants chinois.
Malgré la crise économique mondiale, les Etats-Unis demeurent le client le plus fiable de la Chine. Pékin reste, de son côté, le principal acquéreur des bons du trésor américain.
La décision de la Chine d’éviter certaines pratiques financières à haut risque l’a protégée de l’impact de la crise mondiale, ce qui selon Nicholas Lardy, économiste au Peterson Institute de Washington, a dramatiquement changé les relations entre Pékin et Washington.
« Et maintenant, bien sûr, les Chinois commencent à nous sermonner sur la manière d’équilibrer notre budget, de préserver la valeur du dollar et d’éviter l’inflation… dans un certain sens, la situation est renversée.
L’économie chinoise devrait connaître une croissance de plus de 8% cette année. Par ailleurs, Pékin est perçu comme un acteur-clé sur la scène internationale, sur des questions comme la relance de l’économie mondiale ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Les observateurs font remarquer que le président Barack Obama n’a pas reçu le Dalai Lama, le leader spirituel tibétain, lors de son récent séjour à Washington. Selon eux les Etats-Unis se gardent bien d’adopter la rigoureuse position de la précédente administration sur la nécessité, pour Pékin se soutenir le yuan, sa monnaie nationale.Pour le chercheur Randy Schriver, cette approche de l’administration Obama ne portera pas fruit.
« Il y a présomption que toutes ces questions constituent des obstacles à la coopération alors qu’en fait, la Chine a suffisamment d’intérêts – dans le domaine économique notamment – pour coopérer indépendamment de nos positions sur ces sujets. »
On aurait tort de minimiser la portée de la politique de Washington à l’égard de Pékin, estime Nicholas Szechenyi du Centre des études stratégiques internationales de Washington.
« Il semble bien que l’administration tente moins d’aborder les questions des droits de l’homme et d’œuvrer plus sur le front économique et les questions comme le changement climatique. De l’autre côté, on pose des conditions les importations de pneus chinois ».
Pour les adversaires du président Obama, son voyage en Chine permettra de déterminer si les relations bilatérales peuvent être améliorées et si le profil bas de Washington sur les questions qui fâchent va produire des résultats à Pékin.