Les Etats-Unis déploient des efforts diplomatiques en direction de la Birmanie. Le sénateur démocrate Jim Webb de l’Etat de Virginie séjourne à Naypyidaw, capitale administrative du pays, pour des entretiens avec le chef de la junte au pouvoir, le général Than Shwe.
Le sénateur Webb, qui a entamé une tournée dans cinq pays asiatiques, sera le premier responsable américain de haut rang à discuter avec le chef de la junte birmane. Il transmettra, samedi, au général Than Shwe, la ferme position des Etats-Unis quant à la situation politique en Birmanie, a fait savoir la Maison-Blanche.
Quelques membres de la Ligue nationale pour la démocratie du leader de l’opposition Aung San Suu Kyii ont été invités à se rendre à Naypyidaw, mais on ne sait pas encore s’ils vont pouvoir rencontrer le sénateur. Il n’est pas non plus clair si Jim Webb pourra voir Mme Aung San Suu Kyi, qui est toujours assignée à résidence à Rangoon.
Hors de Birmanie, l’opposition birmane s’active. Des membres du gouvernement birman en exil, des représentants des groupes démocratiques et les leaders ethniques viennent de se réunir à Djakarta, en Indonésie. Ils ont discuté de la transition vers la démocratie et ont lancé une Proposition pour la réconciliation nationale en Birmanie, qui se veut une alternative à « la Feuille de route vers la démocratie » proposée par la junte.
Les autorités indonésiennes avaient tenté d’empêcher la tenue de cette conférence, mais des leaders politiques locaux - dont la députée indonésienne Eva Kusuma Sunardi – ont apporté leur appui aux opposants birmans.
Selon la parlementaire indonésienne, le ministère des Affaires étrangères avait été informé, il y a plusieurs semaines, de l’événement, mais il n’a réagi qu’après avoir reçu, le 4 août, une lettre d’objection de l’ambassade de Birmanie.
Le gouvernement indonésien n’est pas de cet avis.« Par principe, le gouvernement indonésien ne peut pas permettre l’utilisation de son territoire par un prétendu gouvernement en exil alors l’Indonésie et les pays de l’ASEAN et les pays membres de l’ONU reconnaissent le Myanmar et le gouvernement du Myanmar », a déclaré Teuku Faizasyah, porte-parole du ministère indonésien des affaires étrangères.
Malgré tout, les exilés birmans ont continué leurs travaux et rencontré des leaders politiques, diplomates et groupes de la société civile indonésienne. Leur « Proposition pour la réconciliation nationale en Birmanie » appelle à la libération immédiate d’Aung san Suu Kyi et de tous les autres détenus politiques, un cessez-le-feu national avec les groupes rebelles et la révision de la Constitution de 2008.
Une réponse positive à ces demandes conditionne la tenue des élections en Birmanie l’année prochaine, a déclaré sein Winn, Premier ministre du gouvernement birman en exil.