L’ONG de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, affirme que la pollution causée par l’exploitation pétrolière viole les droits de centaines de milliers de personnes dans le delta du Niger. Les fuites de pétrole brut, le déversement de déchets et le torchage du gaz sont endémiques dans cette région, souligne un rapport publié aujourd’hui par Amnesty. Les habitants du delta du Niger sont contraints d’utiliser de l’eau polluée pour tous leurs besoins et de consommer du poisson contaminé par le pétrole brut et d’autres toxines, relève le document.
Pendant des décennies, le gouvernement nigérian n’a pas tenu des compagnies pétrolières comme Royal Dutch Shell responsables de leurs activités polluantes, estime Amnesty International. De l’avis de cette ONG, le nouveau PDG de Shell, Peter Voser, qui prend fonction mercredi, doit s’engager publiquement à lancer une opération de dépollution du delta du Niger durant ses 100 premiers jours en poste.
Les militants du delta du Niger, notamment ceux du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), mènent une lutte armée pour revendiquer un plus grand contrôle des ressources naturelles de cette région. Depuis 2005, le MEND attaque les installations pétrolières, vole du pétrole brut et enlève des travailleurs du secteur pétrolier pour les libérer contre rançon.
Le MEND a rejeté, la semaine dernière, l’offre d’amnistie du président nigérian, Umaru Yar’Adua, estimant que celle-ci vise des criminels plutôt que « les combattants de la liberté » que sont ses militants.