Mogadiscio est, depuis plusieurs jours, le théâtre d’intenses combats entre les insurgésislamistes et les forces appuyant le gouvernement intérimaire. Selon des témoins, des tirs particulièrement nourris pouvaient être entendus dans le quartier Derkenley. Des centaines de personnes ont fui la zone, qui abrite des milliers de déplacés venus d’autres secteurs de la capitale.
Au moins 9 personnes ont péri dans les affrontements lundi, à Mogadiscio : quatre policiers tués par l’explosion d’une bombe en bordure de route et cinq autres dans l’attaque d’un commissariat de police par les insurgés.
La capitale somalienne connaît des affrontements presque quotidiens depuis que les milices islamistes ont lancé une offensive contre les positions gouvernementales le 7 mai dernier. Ces groupes, menés par la milice al-Shabab et appuyés par des centaines de combattants étrangers, veulent renverser le gouvernement et mettre sur pied un Etat islamique en Somalie. Le gouvernement a, de son côté, contre-attaqué il y a une dizaine de jours. Les combats ont fait plus de 200 morts et forcé plus 60 000 habitants de Mogadiscio à quitter la ville.
En visite à Bujumbura, le ministre somalien de la D[fense, Mohamed Abdi Mohamed, a demandé une militaire supplémentaire pour son pays. « Nous avons besoin de bâtir notre armée », a-t-il déclaré, ajoutant que son pays n’a pas appelé au retour des troupes éthiopiennes. Le Burundi est avec l’Ouganda le principal contributeur à la Mission d’observation militaire de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM.) Le gouvernement burundais s’apprête à envoyer sur place un bataillon supplementaire, nous dit notre corresponant Eric Manirakiza.