Le rapport annuel du département d’Etat américain sur le respect des droits de l’Homme dans le monde suscite, comme à l’accoutumée, de vives protestations de la part de nombreux pays. Mais Washington se dit déterminé à continuer cette pratique. La promotion des droits fondamentaux est un élément essentiel de la politique étrangère des Etats-Unis, a souligné la secrétaire d’Etat Hillary Rodham Clinton lors de la publication du document, mercredi. « Nous ne chercherons pas seulement à vivre conformément à nos idéaux ; nous allons promouvoir un plus grand respect des droits de l’Homme dans nos contacts avec les autres nations et peuples du monde », a expliqué le chef de la diplomatie américaine.
Pour aider à mettre fin aux abus des droits fondamentaux, Mme Clinton promet une plus grande coopération des Etats-Unis avec la société civile. « Nous ferons un effort global qui dépassera les simples gouvernements. Je veux que l’on travaille avec les organisations non-gouvernementales, les sociétés, les leaders religieux, les écoles, les universités, et les individus. Tous ceux qui peuvent jouer un rôle vital dans la création d’un monde où les droits de l’Homme sont acceptés, respectés et protégés », a affirmé la secrétaire d’Etat.
En Afrique, le rapport dénonce particulièrement les conflits armés en RDC, en Somalie et au Soudan, sources de graves violations des droits fondamentaux, qui font de nombreuses victimes civiles. Washington critique aussi les coups d’Etat en Guinée et en Mauritanie ainsi que l’ajournement des élections en Côte d’Ivoire. En Extrême-Orient, la Chine et la Birmanie sont accusées de continuer la répression des dissidents. Et en Amérique Latine, le Venezuela reste dans le collimateur du département d’Etat pour ce qui est qualifié d’érosion des libertés civiques.
Toutefois, le rapport n’évalue pas le respect des droits fondamentaux aux Etats-Unis. D’où les protestations virulentes de la Chine et du Venezuela, qui accusent Washington d’ignorer les lacunes des Américains dans ce domaine. « Le gouvernement chinois exhorte l’Amérique à réfléchir sur ses problèmes des droits de l’Homme, à cesser d’agir comme le gardien de ces droits et d’utiliser les droits de l’Homme comme une excuse pour s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Ma Zhao Xu.