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Les prisonniers Ouighours de Guantanamo : un casse-tête chinois pour le gouvernement américain


L’ancien chauffeur d’Osama Bin Laden, Salim Hamdan, détenu depuis cinq ans à Guantanamo, finira de purger sa peine au Yemen, son pays d’origine. C’est ce que rapportent les médias américains, relançant le débat sur Guantanamo. Hamdam avait été condamné, en août dernier, à cinq ans et demi de prison par un jury militaire de Guantanamo.

Par contre 17 musulmans chinois d’ethnie Ouighour détenus à Guantanamo ne savent toujours ce qu’il adviendra d’eux. Leurs avocats demandent qu’ils soient remis en liberté ici aux Etats-Unis, une option à laquelle le gouvernement américain résiste.Une cour d’appel fédérale américaine a entamé hier l’examen du cas des 17 Ouighours détenus sans inculpation depuis leur arrestation en Afghanistan.

Un juge fédéral avait ordonné leur libération aux Etats-Unis. Le juge Richard Urbina avait relevé que le gouvernement ne considère plus ces Ouighour comme « combattants ennemis » (selon l’appellation américaine). M. Urbina avait également rejeté la politique de détention de l’administration Bush qui, selon lui, franchit les limites constitutionnelles pour s’étendre à l’infini. Toutefois, sa décision a été suspendue suite à l’appel interjeté par le gouvernement.

« Si les arguments présentés aujourd’hui par le gouvernement devant la cour d’appel prévalent, les Ouighours pourraient rester en prison pour le restant de leur vie, car la position du gouvernement est la suivante: « cela importe peu que vous ayez raison, nous n’allons pas vous libérer tant qu’un autre pays ne résout pas ce problème pour nous », a expliqué Me Sabin Willet, avocat de la défense, à l’issue de l’audience d'hier.

N’étant plus considérés comme combattants ennemis, les Ouighours auraient dû être libérés de Guantanamo dès 2003 et renvoyés dans leur pays, mais ceux-ci redoutent d’y être torturés et emprisonnés, craintes que Pékin juge infondées. Leurs avocats font remarquer que cinq d’entre eux ont été acceptés par l’Albanie en 2006, mais les Etats-Unis n’ont pas été à même de trouver d’autres pays d’accueil pour les 17 antres.

Cette situation est regrettable, mais non sans précédent, estime le procureur général Gregory Garre. Le juge de première instance a outrepassé son aire de compétence dans la mesure ou toute décision de libération des Ouighours doit prendre en compte les préoccupations diplomatiques et de sécurité nationale des Etats-Unis, a souligné M. Garre.

Les avocats des Ouighours rétorquent que le gouvernement américain n’a pas produit la moindre épreuve que leurs clients représentent une menace pour la sécurité nationale. Pour la défense, l’issue de cette affaire est essentielle dans le débat sur le centre de détention de Guantanamo, que l’administration Bush et le président élu Barack Obama se sont engagés à fermer.

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