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Pas d’aide avant décembre pour les constructeurs automobiles américains


Déception des dirigeants du secteur automobile, qui repartent de Washington sans avoir obtenu les appuis escomptés du Congrès américain.

Les patrons de Chrysler, Ford et General Motors ont passé plusieurs jours à Capitol Hill, siège du Congrès, pour tenter de convaincre les parlementaires d’accorder une aide supplémentaire à leur secteur mis à mal par la crise financière.

Mais hier, les dirigeants démocrates ont fait savoir qu’ils ne disposaient pas des votes nécessaires pour faire adopter l’enveloppe de 25 milliards de dollars supplémentaires réclamée par les constructeurs automobiles. La majorité démocrate du Congrès a donné 15 jours à ces compagnies pour présenter un plan respectant des critères de « viabilité » et de « responsabilité » ; ce qui pourrait éventuellement convaincre le Congrès de débloquer l'aide de l’État.

« Tant qu’ils ne nous auront pas montré le plan, nous ne pourrons pas leur montrer l’argent » a déclaré la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

« Nous souhaitons les aider, mais nous ne pourrons le faire que s’ils sont disposés à s’aider eux-mêmes » a renchéri le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.

Il faut dire que les parlementaires républicains, tout comme la Maison-Blanche, étaient contre une nouvelle aide aux constructeurs automobiles qui aurait été prélevée sur les 700 milliards de dollars destinés à assainir le système bancaire. Ils sont restés inflexibles en dépit de la menace brandie par General Motors, selon laquelle sa faillite pourrait faire disparaître des centaines de milliers d’emplois, y compris ceux des petits équipementiers qui dépendent du géant de l’automobile.

Démocrates et républicains s’opposaient sur la pertinence d’utiliser le programme de sauvetage du secteur financier du secrétaire au Trésor Henry Paulson pour allouer à Detroit les 25 milliards de dollars supplémentaires.

Si les démocrates étaient prêts à leur fournir cette enveloppe, les républicains, pour qui l'État doit limiter sa présence sur le libre marché, sont nombreux à douter de la capacité de survie d'une entreprise comme GM, même avec l'injection de fonds fédéraux supplémentaires. Ils estiment également que l’octroi d’une telle aide reviendrait à récompenser les directions de ces entreprises pour leur mauvaise gestion.

De son côté, l’administration Bush avait suggéré aux fabricants d’automobiles d’assainir leurs finances afin de profiter du programme de 25 milliards de dollars de prêts déjà attribués au secteur automobile pour lui permettre de développer des modèles plus écologiques.

En fin de compte, les parlementaires semblent d’accord pour laisser l'industrie automobile utiliser, pour faire face à la crise, les 25 milliards de dollars de prêts du département de l'Energie, qui pourraient leur servir de prêts relais. La Maison-Blanche a déclaré que le président Bush pourrait y est favorable.

Le secteur automobile pèse lourd puisqu’il représente un cinquième de l’économie américaine.

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