Le secteur automobile américain connaît, en ce moment, de sérieux problèmes. Conscients de la situation, les démocrates au Congrès cherchent à obtenir une nouvelle aide du gouvernement fédéral pour les entreprises de Detroit.
Le cas de General Motors, le No 1 américain, est édifiant. Cette compagnie se propose de supprimer encore 1 900 emplois pour faire face à ses problèmes de trésorerie, après avoir mis à pied 3 600 employés, la semaine dernière. Le but de l’opération était de stopper l’hémorragie, General Motors ayant perdu plus de 4 milliards de dollars depuis juillet du fait de la baisse de ses ventes. En fait, c’est toute l’industrie automobile américaine qui est menacée; ce qui pourrait faire des millions de chômeurs.
Les belles vitrines des concessionnaires cachent une réalité brutale : moins de gens achètent, en ce moment, des voitures américaines. Carl Myers gère l’un de ces points de vente de General Motors. Il vient de fermer boutique et craint de ne pas être un cas isolé. « Je crains que la crise emporte beaucoup de concessionnaires », dit-il.
Actuellement, les ventes de voitures aux Etats-Unis sont en chute libre – elles ont diminué de plus de 30%. A eux trois, les grands constructeurs de Detroit : General Motors, Ford et Chrysler accusent une perte de près de 10 milliards de dollars depuis juillet. Dans ces conditions, si l’on en croit Roben Farzad de la revue Businessweek, GM pourrait se retrouver sans le sou, d’ici quelques mois. « Il ne peut pas survivre seul, en ce moment. Il lui faut une aide financière, pour faire la soudure », estime M. Farzad.
Dans le cas contraire, il pourrait y avoir des licenciements massifs, fait observer la gouverneure du Michigan, Jennifer Granholm. « Si l’industrie automobile américaine faisait faillite, cela entraînerait la perte de trois millions et demi à cinq millions d’emplois et les retombées seraient tout simplement inacceptables », a averti Mme Granholm.
En ce moment, aux Etats Unis, le taux de chômage est de 6,5%, son niveau le plus élevé en 14 ans.
Que pourrait faire le Congrès pour venir au secours de Detroit ? Il a déjà dégagé 25 milliards de dollars pour aider les constructeurs américains à mettre au point des véhicules qui consomment moins. Mais les démocrates estiment que ce n’est pas assez, qu’il faudrait deux fois plus pour permettre à ces entreprises de se maintenir à flot.
Le président-élu, Barack Obama est partisan d’un plan pour soutenir l’industrie automobile américaine, mais il ne faut pas trop en attendre. « Cela ne va pas se faire rapidement, il ne sera pas facile de nous sortir du trou », a déclaré M. Obama.
Les adversaires de ce genre d’opération de sauvetage ne se font pas attendre. « Eh bien, cela voudrait dire – venez à Washington et on va vous donner un peu d’argent, quand vous aurez pris des décisions stupides », s’insurge Peter Morici, professeur à l’université du Maryland. Et comme certains disent, en fin de compte, c’est le contribuable qui paiera la facture, sous peine de faire les frais de la situation….