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Au Darfour, le président soudanais tente de mobiliser des soutiens contre la CPI


Omar Hassan el-Béchir est en visite depuis mercredi dans la région troublée du Darfour. Son gouvernement tente de mobiliser des soutiens contre la tentative du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d’obtenir son inculpation en rapport avec les violences perpétrées dans cette région de l’Ouest du Soudan.

Le 14 juillet 2008, Luis Moreno-Ocampo a demandé l'arrestation du président soudanais pour « génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour ».

Première escale de M. el-Béchir: El Fasher, la capitale du Nord Darfour, où il a dansé et s’est adressé à des milliers de personnes. M. el-Béchir a souligné que les Soudanais ne peuvent parvenir à la paix que par eux-mêmes. Le chef de l’État se rendra ensuite à Nyala, capitale du Sud Darfour, et El Genaina dans l’Ouest.

Khartoum continuera de rejeter toute coopération avec la CPI, a fait savoir Bona Malwal, conseiller présidentiel soudanais en visite à Nairobi.

« Sous aucune circonstance le président el-Béchir ne négociera la remise de ses ressortissants à la CPI. Vous savez, le président Béchir est le président de tous les Soudanais. Son pouvoir s’étend à tous les Soudanais, y compris le système judiciaire. Les tribunaux soudanais sont compétents », a déclaré M. Malwal. Les habitants du Darfour sont, eux aussi, opposés à une inculpation du président el-Béchir, a-t-il ajouté.

« Je sais que les habitants du Darfour soutiennent leur président. Et plus qu’un soutien au président en tant qu’individu, il s’agit d’un soutien à leur indépendance, à leur souveraineté en tant que pays, en tant que peuple », a souligné le responsable soudanais.

Néanmoins, les groupes rebelles du Darfour contestent l’idée que les habitants de la région soutiennent le président soudanais.

« Il tente maintenant de tromper certaines personnes pour qu’elles disent qu’il bénéficie d’un soutien au Darfour alors que ce n’est pas le cas. Ils obligent les gens à sortir pour l’accueillir et quiconque s’absente peut perdre son travail ou sa place à l’école », explique Ibrahim Deng, président-adjoint d’une faction dissidente du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE).

Pour leur part, les anciens rebelles du Sud Soudan, maintenant membres de la coalition gouvernementale à Khartoum, émettent des réserves. La CPI doit surseoir à l’inculpation du président el-Béchir pour éviter des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord de paix inter-soudanais de 2005, a expliqué, aujourd’hui, le président du Sud Soudan, Salva Kiir, en visite à Kampala.

Des élections générales sont prévues au Soudan l’année prochaine, suivies d’un référendum sur l’autodétermination du Sud Soudan en 2011 et d’aucuns craignent de Khartoum se montre peu coopératif en cas d’inculpation du président el-Béchir.



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