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Dossier nucléaire iranien : le sous-secrétaire d’Etat William Burns aux pourparlers de Genève


La décision de l'administration Bush d'envoyer, pour la première fois, un diplomate de haut rang aux pourparlers sur le programme nucléaire controversé de l'Iran, suscite de nombreuses réactions aux Etats-Unis et ailleurs. Les experts s'interrogent sur la portée de cette mesure.

Le sous-secrétaire d'Etat Williams Burns sera présent samedi aux discussions de Genève avec Téhéran. L'administration Bush avait, jusqu'ici, refusé tout contact direct avec l'Iran sur le dossier nucléaire. Elle exigeait la suspension préalable, par Téhéran, de son programme d'enrichissement d'uranium, que les Etats-Unis et plusieurs autres pays considèrent comme le premier pas vers la fabrication d'armes atomiques; accusation rejetée par l'Iran. Washington dit que la présence de M. Burns à Genève ne signifie un changement de politique à l'égard de Téhéran.

Toutefois, les Iraniens pourraient être d'un autre avis, estime John Calabrese, chercheur à l'Institut du Moyen-Orient ici a Washington. « Vous savez, les symboles et les signaux ont de l'importance côté iranien, qu'ils soient intentionnels ou non. A mon avis, ce serait intéressant de voir comment les Iraniens interprètent ce geste et si cette initiative brise la glace et nous engage dans un long et difficile processus de négociations », a souligné John Calabrese.

Trois trains de sanctions onusiennes n'ont pas réussi à faire changer d'avis à l'Iran. D'où la conviction exprimée par l'ex-ambassadeur américain à l'Onu John Bolton que la présence de William Burns aux discussions de Genève est une grave erreur. « En plaçant un représentant des Etats-Unis à la table de discussions, nous reconnaissons que l'Iran a le droit de négocier sans suspendre l'enrichissement d'uranium », affirme M. Bolton en rejetant les démentis de l'administration Bush en ce sens. Pour l'ex-ambassadeur, qui travaille maintenant à la fondation « American Entreprise Institute », la présence de Williams Burns à Genève constitue une victoire pour Téhéran et un revirement politique complet de la part de Washington.

Le département d'Etat américain ne l'entend pas de cette oreille. « L'envoi de Burns vise à encourager Téhéran à accepter le plan d'incitation offert par les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne en échange de la suspension du programme iranien d'enrichissement d'uranium », déclare-t-on à Washington. C'est aussi une promesse que les plus hauts responsables américains sont prêts à négocier si les Iraniens disent oui. « En fait, s'ils prennent la décision de suspendre leurs activités d'enrichissement, ils verront un Américain à la table de pourparlers. Ils verront la secrétaire d'Etat elle-même aux négociations », a indiqué le porte-parole du département d'Etat Sean MacCormack.

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