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Le Sénat poursuit son enquête sur la torture au sein des forces armées


La Commission des forces armées du Sénat se penche actuellement sur l'origine des méthodes d'interrogatoire musclées utilisées sur la base américaine de Guantanamo Bay à Cuba, et dans la prison d'Abou Ghraib en Irak.

Les audiences ont révélé que divers responsables du Pentagone chargés de former les soldats américains à mieux résister aux interrogatoires musclés en captivité, ont aidé les avocats du ministère de la défense à dreser une liste de sévices dont les militaires américains pouvaient se servir contre les détenus.

« La vérité c’est que de hauts responsables du gouvernement des États-Unis ont demandé des renseignements sur les techniques agressives, ont manipulé la loi pour créer un semblant de légalité et ont autorisé le recours à ces tactiques contre les détenus. En même temps, ils ont compromis notre capacité à réunir des renseignements qui pouvaient sauver des vies», a fait valoir le sénateur démocrate du Michigan Carl Levin, président de la Commission des forces armées du Sénat.

Parmi les techniques d’interrogatoires approuvées en décembre 2002 par l’ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld: les positions douloureuses et le manque de sommeil.
Un ancien avocat du ministère de la Défense, Richard Shiffrin, a témoigné que les avocats du Pentagone avaient cherché à user de ces techniques parce qu’ils redoutaient que l’armée ne parvienne pas à arracher aux détenus les informations nécessaires. Les techniques controversées ont été utilisées malgré les vives objections de certains avocats au sein de l'armée, qui sont allés jusqu’à saisir l'état-major interarmes, le « Joint Chiefs of Staff », en avertissant, par écrit, que les nouvelles méthodes pouvaient être illégales.

Mais l'ancien responsable juridique du Pentagone, William Haynes, a dit à la commission qu’il ignorait tout de leurs notes. Un argument qui n’a pas paru convaincre le sénateur Levin. M. Haynes a également dit que M. Rumsfeld avait renoncé à faire appliquer certaines des techniques les plus dures six semaines après les avoir approuvées. Toutefois, les enquêteurs du Pentagone ont découvert par la suite que certaines d’entre elles avaient été utilisées sans autorisation en Irak et en Afghanistan.

« La politique de ce gouvernement a toujours été de traiter les détenus de façon humaine et conformément à nos lois et obligations juridiques », a assuré le porte-parole du président George Bush, Tony Fratto.

La Commission des forces armées du Sénat a entamé ses travaux début 2007, et l’on s’attend à ce qu’elle publie son rapport d’ici à la fin de l’année.

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