La cour pénale internationale a révélé mardi qu’elle a lancé un mandat d’arrêt contre le chef de milice congolais Bosco Ntaganda. Celui-ci est accusé d’enrôlement d’enfants dans le district de l’Ituri. Les faits reprochés à Bosco Ntaganda remontent à 2002-2003 lorsqu’il était dans les Forces patriotiques pour la libération du Congo, une milice Hema alliée à l’UPC de Thomas Lubanga, lui aussi poursuivi par la CPI.
Surnommé Terminator, Ntaganda est accusé d’avoir joué un rôle essentiel dans l’enrôlement et la conscription d’enfants de moins de 15 ans dans l’Ituri. Il est le quatrième chef de guerre congolais à être poursuivi par la CPI. Le mandat d’arrêt contre lui a été lancé le 22 août 2006, mais a été rendu public seulement ce mardi. En levant le secret du mandat, la CPI espère accroître la pression sur le gouvernement de Kinshasa pour obtenir son arrestation.
La RDC a ratifié le statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale et à ce titre, elle est tenue d’appréhender les suspects poursuivis par la CPI. Mais jusqu’à présent, le gouvernement congolais n’a rien dit sur cette affaire.
Human Rights Watch a publié un communiqué pressant le gouvernement congolais et la MONUC de tout faire pour exécuter le mandat d’arrêt de la CPI. En même temps, le groupe de défense des droits de l’homme reconnaît la difficulté de mettre la main sur Bosco Ntaganda, qui est, aujourd’hui, le chef d’état major des rebelles du général déchu Laurent Nkunda. Pour Anneke Van Woudenberg, principale chercheuse de HRW pour la RDC, il revient à Nkunda d’arrêter et de remettre Ntaganda à la CPI.
Me Hervé Diakesse, militant des droits de l’homme du bas Congo et avocat prés la Cour pénale internationale, estime, de son côté, que le gouvernement congolais doit donner un signal fort qu’il est prêt à coopérer avec la CPI.
Trois anciens chefs de milice congolais sont déjà détenus par la Cour Pénale Internationale à La Haye, aux Pays Bas: Thomas Lubanga, Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo. Au sujet de ces deux derniers, la CPI vient d’annoncer qu’une audience de confirmation des charges a été repoussée au 27 juin.