Le commandant des troupes américaines, le général David Petraeus, et l’ambassadeur américain à Bagdad, Ryan Crocker, sont revenus à Washington pour informer les législateurs américains sur l’évolution de la situation en Irak.
Les trois principaux aspirants à la Maison Blanche - le sénateur républicain John McCain, et ses homologues démocrates Barak Obama et Hillary Clinton - font partie des sous-commissions, notamment celle responsable des forces armées, qui passent au crible les activités américaines en Irak.
M. McCain a saisi l’occasion pour réitérer son opposition à tout retrait des troupes américaines de l’Irak avant une réelle stabilisation de la situation sécuritaire dans ce pays. « La promesse de retirer de nos forces sans considération des conséquences constituera un échec moral et politique », a averti le sénateur McCain.
La sénatrice Clinton a, de son côté, accusé les partisans du président Bush de souvent parler du coût d’un retrait des troupes de l’Irak sans considérer le coût, plus élevé, d’une politique défaillante. « Je pense que le moment est venu d’entamer un processus méthodique visant à retirer nos troupes, rebâtir notre armée et nous concentrer sur les défis posés que constituent Afghanistan, les groupes terroristes et d’autres problèmes auxquels font face les Etats-Unis », a déclaré Mme Clinton.
Tout comme l’ancienne première dame, le sénateur Barack Obama, lui aussi candidat à l’investiture du parti démocrate aux présidentielles de novembre, promet d’entamer immédiatement un retrait progressif des troupes américaines de l’Irak s’il est élu à la Maison Blanche.
Le général Petraeus et l’ambassadeur Crocker ont, pour leur part, dit aux législateurs que la situation reste fragile en Irak. « J’ai recommandé à mes chefs de continuer le retrait des forces envoyées en renforts…et qu’après le départ d’une dernière brigade en juillet, on s’engage dans une période de consolidation et d’évaluation de 45 jours », a déclaré le général Petraeus.
L’ambassadeur Ryan Crocker est resté, lui aussi, très prudent, mais il estime que l’on est plus proche du succès maintenant qu’en septembre dernier, date de sa dernière déposition conjointe au Congrès avec le général Petraeus. « Les nouveaux développements au cours des sept derniers mois renforcent ma conviction que la tendance est positive. Il reste des défis immenses et les progrès sont inégaux. Mais il y a progrès. Renforcer ces progrès exigent de la détermination et de la persévérance de la part des Etats-Unis », a souligné Ryan Crocker.