Les délégués au congrès de l’African national Congress (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, ont voté aujourd’hui pour désigner l’ancien vice-président Jacob Zuma comme nouveau leader du parti. Ce dernier a obtenu 60% des voix contre 40% pour le président Thabo Mbeki. M. Zuma est désormais bien placé pour remporter les présidentielles de 2009.
Le nouveau leader de l’ANC a des racines profondes dans le mouvement anti- apartheid. Introduit à la politique par un parent, Jacob Zuma adhère à l’ANC à l’âge de 17 ans selon sa biographie officielle. Inculpé, en 1963, d’avoir fait le projet de renverser le gouvernement de la minorité blanche, M. Zuma est condamné à dix ans de réclusion au pénitencier de Robben Island.
A sa libération, il mobilise la résistance au gouvernement avant de prendre le chemin de l’exil, en 1975. Il continue alors à travailler pour l’ANC et à la fin du régime de l’apartheid, le président Thabo Mbeki le choisit comme vice-président du pays en 1999. En 2005, Jacob Zuma est limogé, après avoir été inculpé de corruption, en rapport avec un contrat d’armement remontant à 1999; des charges levées par la suite, mais il demeure mis en examen.
Accusé, par ailleurs, de viol, Jacob Zuma a été acquitté en 2006. C’est alors qu’il a commencé à affiche clairement sa volonté de briguer la présidence du pays. Pour certains analystes, la popularité de Zuma traduit le mécontentement des militants de l’ANC au sujet de Thabo Mbeki et de ses choix économiques.
L’important soutien des syndicats dont il bénéficie a amené certains investisseurs à s’inquiéter de l’avenir des affaires dans le pays. Toutefois, Jacob Zuma a assuré qu’il n’y aurait pas de changement politique majeur s’il devenait président de la République.