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Liberia : l'ancien président Gyude Bryant en prison pour corruption


L’ancien président par intérim du Libéria, Gyude Bryant, a été arrêté vendredi, suite à son refus de comparaître cette semaine dans le cadre d'un procès pour corruption. Un huissier s’est présenté au domicile de M. Bryant, lui intimant l’ordre de le suivre. L’ancien président a été ensuite emmené à la prison centrale de Monrovia.

M. Bryant a été inculpé en février 2007 pour corruption. Un contrôle des comptes par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO, avait révélé la disparition de millions de dollars des caisses de l’Etat libérien lorsque M. Bryant était au pouvoir, entre 2003 et 2006. Gyude Bryant est soupçonné d'avoir touché un million de dollars de pots-de-vin. Mais son procès, qui a débuté en mars, a été suspendu en raison d'un débat juridique concernant l'immunité de l'ancien chef d'Etat.

L’affaire fait beaucoup de bruit, explique le journaliste David Targbe, d’autant que c’est la seconde fois cette semaine que M. Bryant refusait de comparaître. « Les gens disent que si le gouvernement n’a aucune preuve contre Gyude Bryant, s’il ne peut pas fournir des pièces à conviction claires et nettes pour le poursuivre, l’accusé devrait être laissé tranquille. Les gens pensent que le gouvernement veut le déshonorer après qu’il eut mené le pays aux élections qui ont conduit au pouvoir la présidente Ellen Johnson Sirleaf », explique M. Targbe.

M. Bryant se dit victime d’une vendetta, qui viole à ses droits constitutionnels. Il précise avoir supervisé de nombreux transferts de fonds durant ses années au pouvoir, dont certains étaient secrets.

Pour sa part, le gouvernement de Mme Sirleaf souligne que M. Bryant ne bénéficie d’aucune immunité particulière. James Makor, militant contre la corruption, est lui aussi d'avis que Gyude Bryant doit être traité comme tout autre Libérien. M. Makor souhaite par ailleurs que le gouvernement ne se limite pas à poursuivre l’ancien président, mais initie d’autres procès pour corruption.

« Pour l’instant, ils sont sur la bonne voie. Ils mettent en place un système qui servira à décourager les autres responsables publics qui seraient tentés de détourner des fonds gouvernementaux », affirme James Makor. Encore faudrait-il des mesures énergiques pour mettre fin à la corruption qui entache même le gouvernement de Mme Sirleaf, a-t-il ajouté.

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