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Chrysler : la direction et le syndicat se mettent d'accord


Seulement 7 heures après avoir déclenché une grève contre le constructeur automobile Chrysler mercredi, le syndicat des travailleurs de l’automobile, United Auto Workers, a annoncé la conclusion d’un compromis et a suspendu le débrayage.

Les deux parties se sont mises d’accord in extremis sur la création d'un fonds de couverture médicale indépendant pour les retraités de Chrysler, ainsi que sur la sécurité de l'emploi, dans le cadre d'une révision de leur convention collective. Le nouveau contrat devra être ratifié par une majorité des salariés de Chrysler avant d'entrer en vigueur.

Le mois dernier c’était General Motors qui avait renégocié ses accords sociaux et salariaux avec ses employés, après un autre débrayage de deux jours. En fait, les négociations marathons de cet été entre General Motors et le United Auto Workers qui représente les ouvriers et les retraités des trois grands constructeurs automobiles - General Motors, Ford et Chrysler - ont servi de base à l’accord d’hier avec Chrysler. Reste encore à négocier un nouvel accord entre les employés et Ford.

Les trois constructeurs automobiles tentent d'améliorer leur rentabilité face à la mondialisation. Ils se plaignent des coûts élevés de la main-d’œuvre aux États-Unis, qui les fragilisent face à des concurrents asiatiques tel que le japonais Toyota ou le sud-coréen Hyundai. Les ouvriers américains redoutent eux de perdre la sécurité de l’emploi, leurs pensions et leur couverture médicale.

Selon certains analystes, la faiblesse des syndicats a profité au patronat dans ces négociations. Car de moins en moins d’américains militent pour leurs droits sociaux. Seulement 12 pour cent de la main-d’œuvre est inscrite dans un syndicat, affirme Mark Mix du National Right to Work Committee, une ONG qui oeuvre pour le droit des travailleurs à se syndiquer.

C’est du notamment à la faiblesse du secteur manufacturier, qui a perdu plus de 150.000 emplois depuis 2006 suite à la délocalisation, affirme la confédération AFL-CIO. M. Mix, lui, fait valoir que les syndicats ont trop exigé du patronat dans les années 1960 et 70, avant que d’autres facteurs ne rendent les ouvriers plus vulnérables: la compétition et le commerce international.

En 2005, l’AFL-CIO s’est même scindée, deux de ses principaux syndicats ayant décidé de se désaffilier pour former un nouveau mouvement, le Change to Win. Si certains analystes y ont vu la preuve de l’incapacité des syndicats à protéger leurs membres, d’autres pensent que Change to Win pourrait, à terme, devenir plus puissant que l’AFL-CIO.

Entre-temps, l’heure semble au compromis, comme en atteste les accords intervenus entre le United Auto Workers et General Motors ainsi que Chrysler. Il ne reste plus donc que Ford. A noter que le numéro trois américain a enregistré une chute de ses ventes de prés de 20% en septembre.

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