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USA : Des voix s’élèvent pour réclamer la démission du ministre de la Justice


L’affaire de la révocation, en 2006, de huit procureurs par le ministère américain de la Justice connaît un rebondissement. Plusieurs sénateurs démocrates, dont Charles Schumer de l’état de New York, réclament la démission du ministre de la justice Alberto Gonzales. « Les dernières révélations prouvent au delà de tout doute raisonnable qu’il y a eu abus de confiance, abus de pouvoir et abus de l’autorité du département de la Justice », affirme le sénateur Schumer.

M. Gonzales a rejeté ces allégations, en disant qu’il ouvrirait une enquête pour savoir ce qui s'est passé. Il a admis ne pas connaître tous les détails du récent limogeage des procureurs en question. Appelés « U.S. attorneys », ces procureurs, qui dirigent les bureaux locaux de la justice fédérale dans tout le pays, représentent le gouvernement américain. Ils sont traditionnellement nommés pour quatre ans par l’administration au pouvoir à la Maison Blanche, et conservent leur poste selon le bon vouloir du président, même s’ils n’en affirment pas moins leur indépendance face aux pressions à caractère politique. D’où la surprise quand huit d’entre eux ont été démis de leurs fonctions l’an dernier par le président Bush.

Cette initiative tout à fait inhabituelle est devenue une affaire politique suite aux allégations selon lesquelles deux parlementaires républicains pourraient être impliqués dans ces révocations. La semaine dernière, plusieurs des procureurs renvoyés ont témoigné au Congrès avoir été victimes de pressions politiques et avoir reçu des appels téléphoniques de représentants républicains qui leur avaient reproché, entre autres, une certaine lenteur dans des enquêtes clé impliquant des personnalités politiques démocrates. A noter que le ministère de la justice a démenti ces allégations.

Mais le ministre de la Justice Alberto Gonzales a reconnu hier qu’en 2004, peu après la ré-élection du président George Bush, la Maison Blanche avait discuté de la possibilité d’un renvoi massif des 93 procureurs fédéraux, sur le conseil de l’ancienne conseillère juridique de la Maison Blanche Harriet Miers. Une initiative que M. Gonzales a dit avoir bloqué, mais qui vient de coûter son poste à son ancien directeur de cabinet, Kyle Sampson. On reproche à ce dernier d’avoir dissimulé aux plus hauts responsables du ministère de la Justice ses échanges avec Madame Miers au sujet des procureurs concernés.

La Maison Blanche a finalement renvoyé 8 procureurs, au motif officiel que leurs performances laissaient à désirer. Pour Alberto Gonzales, c’était tout à fait justifié, même s’il s’est excusé de n’en avoir pas mieux informé le Congrès. « Je reconnais que des erreurs ont été commises. J’en assume la responsabilité et je m’engage vis à vis du peuple américain à faire la lumière sur ce qui s’est passé », a déclaré le ministre de la Justice. Pour l’instant, le président Bush a indiqué qu’il a confiance en M. Gonzales. Cependant, au Congrès, la colère gronde parmi les démocrates, et même certains républicains, qui réclament des explications.

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