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USA :  Les prouesses d’une jeune savante indo-américaine


Une jeune américaine de 17 ans s’est inspirée des traditions de sa famille, originaire de l’Inde, pour trouver une molécule efficace contre une bactérie particulièrement virulente et résistante aux antibiotiques. Madhavi Gavini étudie à l’Institut de mathématiques et de sciences du Mississippi, un internat prestigieux où elle poursuit de brillantes études, même si elle reste très réservée. Ses professeurs disent d’elle qu’elle est avide de savoir, et elle l’a prouvé récemment en cherchant à aider un ami victime de fibrose cystique.

Le CF est une maladie héréditaire qui affecte les tissus glandulaires particuliers dans le corps, tels le pancréas, les glandes sudoripares ou le système respiratoire. « J’ai découvert que la plupart des gens souffrant de fibrose cystique mourraient d’infections dues aux pseudomonas pathogènes. Donc j’ai voulu voir si je pouvais faire quelque chose pour aider. J’avais 14 ans quand j’ai commencé. Je suppose qu’il ne m’est pas venu à l’idée que quelqu’un de 14 ans ne puisse pas grand chose pour aider », a expliqué Madhavi Gavini.

Les pseudomonas pathogènes tuent non seulement les victimes de fibrose cystique, mais peuvent provoquer des infections mortelles chez les immunodépressifs, tels les séropositifs, les cancéreux ou les brûlés graves. Cette bactérie peut former d’épaisses plaques particulièrement résistantes aux antibiotiques. Pour déjouer ce système de défense, Madhavi Gavini s’est inspirée des traditions de ses grands-parents, des Hindous qui pratiquent l'Ayurveda ou « médecine ayurvédique ». Cette médecine indienne vieille d'au moins 5 000 ans est basée sur le principe de ce qu'on appelle aujourd'hui la « médecine naturelle ».

«J’ai grandi en apprenant beaucoup à ce sujet. Ils utilisaient tellement la médecine ayurvédique que je savais que cela avait un certain effet. Ils ne l’auraient pas utilisée pendant des siècles sans résultats. Donc j’ai décidé d’opter pour cette approche, et cela a marché », souligne Madhavi Gavini. La lycéenne a emprunté à ses grands-parents un livre sur les plantes, puis elle a pris le chemin de l’épicerie et des serres pour effectuer des essais avec les épices telles que la cannelle, le gingembre ou des plantes telles que l’aloès.

Une université locale lui a fourni des pseudomonas, et elle s’est mise au travail pour déterminer si une plante quelconque parvenait à pénétrer le bouclier protégeant ces bactéries. L’une des plantes a donné des résultats positifs, et Madhavi Gavini a pu isoler la molécule qui empêche la bactérie de se développer. Selon l’étudiante, « la molécule tue la cellule en empêchant le transfert des gènes impliqué dans l’énergie, le métabolisme, l’adaptation, le transport membranaire et la sécrétion des toxines.»

Gavini sait déjà comment sa découverte pourrait être mise en application. Elle envisage notamment la mise au point d’un inhalateur pour les poumons et d’un atomiseur antiseptique pour les brûlures ou les blessures. Ses travaux lui ont déjà valu plusieurs prix en 2006, dont ceux des sociétés Intel et Siemens Westinghouse. Ces prix récompensent des travaux scientifiques effectués par des lycéens à travers tous les Etats Unis. Madhavi Gavini aurait pu facilement devenir millionnaire en faisant breveter sa découverte, mais elle a refusé.

« Les droits seraient alors être vendus à une société pharmaceutique, et cela augmenterait considérablement le coût du médicament, une fois développé », estime-t-elle. La jeune fille préfère publier ses travaux, mettre toute l’information à la disposition des sociétés dans l’espoir les médicaments qu’elles fabriqueraient seraient plus accessibles à ceux qui en ont le plus besoin. Il reste tant de choses à découvrir, mais encore faut-il s’y intéresser, souligne-t-elle.

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