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Washington: Pleins feux sur « Le défi du paludisme en Afrique »


Une conférence internationale sur la lutte contre le paludisme s'est tenue jeudi, à la Maison blanche. Intitulée « Le défi du paludisme en Afrique », et organisée par le président George Bush et son épouse Laura, elle a rassemblé des spécialistes et des représentants des Etats-Unis, d'institutions multilatérales, du secteur privé, de plusieurs pays africains et d'ONGs. Son objectif était de renforcer les partenariats contre le paludisme.

Selon les estimations du gouvernement américain, cette maladie tue, chaque année, au moins un million de bébés et d'enfants âgés de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. Mme Laura Bush, a annoncé, à la conférence, un nouveau financement de 30 millions de dollars pour la lutte contre le paludisme. Elle a, par ailleurs, révélé que le président Bush a décrété le 25 avril 2007 « Journée de la prise de conscience du problème du paludisme ».

Le chef de l’exécutif américain a, de son côté, annoncé l’inclusion du Bénin, de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Liberia, de Madagascar, du Mali et de la Zambie dans son « Initiative présidentielle contre le paludisme ». Ce partenariat entre les secteurs public et privé des États-Unis a été lancé en juin 2005. Etalé sur cinq ans et financé à hauteur de 1,2 milliards de dollars, le programme vise à réduire de moitié l'incidence du paludisme dans 15 des pays les plus durement touchés.

En Afrique, on se félicite de ces efforts, d’autant plus qu’on s’inquiètait du déclin, ces dernières décennies, des programmes de lutte contre cette maladie. « Nous n’avions pas eu ce genre d’offensive pour contrôler la malaria depuis les années 1960 », fait remarquer le Docteur Maureen Coetzee, spécialiste du paludisme à l'Institut national des maladies transmissibles d'Afrique du Sud.

Selon le docteur Coetzee, plusieurs pays d’Afrique Australe - Namibie, Botswana, Swaziland et Afrique du Sud - se défendent assez bien contre le paludisme. Par contre, ailleurs en Afrique, les campagnes de lutte contre la maladie peuvent s’effondrer rapidement, faute de fonds, de volonté politique ou suite aux conflits.

Outre l’initiative américaine, d’autres projets sont en cours, notamment un programme pilote de gestion à domicile du paludisme lancé au Burkina Faso par l’Organisation Mondiale de la Santé. A travers ce programme, un nouveau médicament est distribué à un prix modique, inférieur à son coût réel. Connu sous son nom de marque Coartem, ce produit est le seul qui associe dans un même comprimé deux composés, dont celui de l'artémisinine.

Pendant des décennies, l'antipaludique le plus connu a été la chloroquine, médicament peu coûteux, qui a sauvé des millions de vies. Ces dernières années, le parasite du paludisme y est devenu résistant, si bien le produit est de moins en moins efficace dans de nombreux pays d’Afrique orientale, centrale et occidentale, indique l’OMS.

Selon le Docteur Maureen Coetzee, spécialiste du paludisme à l'Institut national pour les maladies transmissibles d'Afrique du Sud, il faudrait développer de nouveaux insecticides pour lutter contre les moustiques, vecteurs du paludisme. Malheureusement, la mise au point d’un nouveau produit nécessiterait environ 100 millions de dollars, dit-elle.

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