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Tchad: L’état d’urgence prorogé de six mois


A la demande du gouvernement tchadien, l’Assemblée nationale a voté jeudi pour proroger de six mois l’état d’urgence. Le régime d’exception avait été instauré le 13 novembre, pour douze jours, dans diverses régions, dont la capitale, N'djaména, pour faire face aux conflits ethniques qui, selon un bilan officiel, ont fait plus 400 morts dans l’Est du pays.

« Nous ne voulons pas revenir chaque mois devant le parlement; cela serait redondant, » a expliqué le ministre de la Justice, Abderahmane Djasnabaille, dans un entretien avec Timothée Donangmaye. M. Djasnabaille a assuré que si la situation s’améliore entre-temps, il ne sera pas nécessaire d’aller jusqu’à la fin de la période de six mois. « Nous allons faire au mieux pour que l’état des libertés ne soit pas beaucoup touché », a-t-il assuré. Selon le ministre tchadien de la Justice, le gouvernement veut « aller aux causes profondes de la situation » et, par la même occasion, rétablir son autorité sur l’ensemble du pays.

Les partis de l’opposition tchadienne ont dénoncé la nouvelle mesure, faisant remarquer qu’elle couvre la période des prochaines élections législatives. La presse s’insurge également contre la situation, d’autant plus que l’état d’urgence rétablit la censure préalable. « Notre réaction est une surprise », a dit Nadjikimo Bénoudjita, directeur de publication de l’hebdomadaire « Notre Temps » et président de l’Association des éditeurs de la presse privée du Tchad.

Tout en assurant que la presse privée comprend la gravité de la situation, M. Bénoudita estime qu’il n’y a « aucun lien ni dans la Constitution, ni dans la loi 29 qui gère la presse » et la censure préalable instaurée par le gouvernement du fait de l’état d’urgence.

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