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Niger: quelque 100 000 Arabes Mahamides en voie d'expulsion vers le Tchad


Le Niger a commencé à expulser au moins 100 000 Arabes Mahamides vers le Tchad dont ils sont originaires. Les opérations doivent se poursuivre dans les jours à venir. Le gouvernement nigérien invoque des tensions avec la population locale pour justifier cette décision. Dans un entretien avec Idriss Fall, Oumarou Yacouba, gouverneur de la région nigérienne de Diffa, explique que les Arabes Mahamides, arrivés au début des années 80, se sont installés dans les territoires pastoraux.

Selon M. Yacouba, « ces étrangers essaient, depuis quelques années, de s’approprier des portions du territoire nigérien » pour y faire paître leur bétail. Ils ne respectent ni les campements des autres éleveurs, ni la date de libération des champs où ils font paître leurs troupeaux, a souligné M. Yacouba, ajoutant que les Mahamides n’hésitent pas à faire usage d’armes à feu qu’ils détiennent illégalement. « Un allogène qui vient avec des armes, c’est déjà un motif suffisant pour être reconduit à la frontière » a dit le gouverneur de Diffa, assurant que les expulsions se déroulent dans le calme et dans le respect des normes humanitaires.

Plusieurs députés de l’opposition nigérienne ont dénoncé ces expulsions. Au moins neuf députés arabes du Parlement nigérien ont appelé l’Onu et l’Union africaine à intervenir pour éviter un conflit. « On veut renvoyer au Tchad des personnes qui sont nées au Niger, qui ont grandi au Niger, qui ont tous leurs biens au Niger, qui y sont depuis trois décennies, » a déclaré le député Bazoum Mohamed, vice-président du PNDS, principal parti d’opposition, et l’un auteur de l’appel. Dans un entretien avec Nelly Daynac, M. Mohamed a accusé le président Mamadou Tandja, originaire de la région de Diffa, d’avoir de tout temps chercher à chasser les Arabes Mahamides qui y vivent.

« Nous déplorons que la mesure soit prise par le gouvernement nigérien sans concertation avec le gouvernement tchadien », a déclaré de son côté le ministre tchadien de la Communication, Hourmadji Moussa Doumngor, qu’a contacté Lamia Gritli. Bien que le Tchad abrite actuellement quelque 200 000 réfugiés soudanais, il n’a pas d’autre choix que d’accueillir ces rapatriés, avec éventuellement l’assistance des pays amis et des institutions internationales, a indiqué M. Doumngor.

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