Des élections provinciales auront lieu le 29 octobre 2006 en RDC, en même temps que le second tour de l’élection présidentielle opposant le président Joseph Kabila au vice-président Jean-Pierre Bemba. 13 300 candidats briguent des sièges dans les assemblées provinciales. En dépit de leur enjeu, ces provinciales semblent susciter peu d’engouement chez les électeurs, certains faisant remarquer que les députés nationaux, élus en juillet, siègent déjà à Kinshasa.
Interrogé par notre correspondant Eddy Isango, Philippe Biyoya, professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel à l'Université protestante du Congo, a expliqué que l’avenir politique de la RDC sera centré sur sa capacité à s’administrer avec efficacité à la base. « La tendance générale au pays a toujours été au fédéralisme, mais les gens ont toujours estimé que le contexte d’agression et de guerre était tel qu’il fallait d’abord refaire l’autorité au centre, » a dit M. Biyoya. « La décentralisation qui a été retenue permettra de réaliser une révolution politique, » a-t-il souligné.
Rappelant que les gouverneurs de province et les sénateurs seront issus des assemblées provinciales, Philippe Biyoya a aussi fait remarquer que ces assemblées gèreront les problèmes spécifiques à chaque province. « Le pouvoir, ce n’est pas seulement à Kinshasa, le pouvoir c’est dans toute la république, » a-t-il conclu.