La décision de l’Assemblée nationale sénégalaise de permettre le vote des militaires et des paramilitaires provoque un grand débat dans le pays. Dans un entretien accordé à Idriss Fall, le politologue sénégalais Babacar Justin Ndiaye explique que l’institution militaire ne sera plus « une institution entièrement à part » mais « désormais une institution dans une forêt d’institutions. »
Par ailleurs, souligne-t-il, « l’exception sénégalaise » qui a permis d’éviter des coups d’Etat durant toutes ces années « va être balayée » lorsque la grande muette se mêlera de politique et deviendra « la grande bavarde » Pour Babacar Justin Ndiaye, la question du vote des militaires et des paramilitaires n’a jamais été « l’épine dorsale » de la politique du PDS, parti du président Abdoulaye Wade ou du gouvernement.
Le politologue sénégalais reconnaît que les militaires sont aussi des citoyens, mais fait remarquer que ceux-ci ont le monopole des armes. Estimant que beaucoup de pays africains sont des Etats « à cohésion sociale insuffisante » M. Ndiaye juge plus prudent de mettre les militaires africains à l’abri des passion politique en leur interdisant de voter.