L’immigration clandestine vers l’Europe fait l’objet, à Dakar, d’une réunion, à huis clos, de hauts fonctionnaires préparant une conférence ministérielle prévue à Rabat au Maroc le mois prochain. Pendant ce temps, la police espagnole est aux trousses d’un Espagnol accusé d’être à l’origine de la mort de 47 Sénégalais dont l'embarcation, partie du Cap Vert pour les Canaries, avait dérivé pendant quatre mois jusqu'à l'île de la Barbade, rapporte le quotidien espagnol El Pais. Le suspect serait le propriétaire du bateau ayant échoué à la Barbade avec, à bord, les cadavres momifiés des passagers.
L’un de ces malheureux ayant pris place dans ce bateau était le frère d’El Hadj Sano, un Sénégalais vivant à Barcelone en Espagne. Ce dernier a expliqué à Idriss Fall que son défunt frère avait payé entre 1.200 et 1.500 euros pour la traversée. El Hadj Sano a déploré « le manque de réaction » et de « coopération » des autorités sénégalaises par rapport à cette affaire.
Un jeune Sénégalais nommé Léon,lui, a eu la vie sauve par un coup du destin. Le bateau étant revenu au Cap Vert pour des réparations, le jeune homme a refusé de remonter à bord pour ce qui allait être le voyage fatal. « C’est Dieu qui m’a sauvé dans cette situation » a-t-il déclaré dans un entretien avec Idriss Fall. Le propriétaire espagnol du bateau avait assuré que le bateau était en bon état et qu’il mettrait seulement trois jours pour atteindre les Canaries, ce qui était impossible, a expliqué Léon, ajoutant qu’en plus, il n’y avait pas de nourriture à bord.