L’Afrique du sud a confirmé l’arrestation de 19 de ses ressortissants en République démocratique du Congo. Ils font partie des 32 personnes appréhendées et présentées par les autorités congolaises comme des mercenaires étrangers. Le ministre de l’Intérieur Théophile Mbemba a déclaré mardi que les suspects s’étaient infiltrés dans le pays pour déstabiliser les institutions et perturber le processus électoral. Des documents séditieux ont été retrouvés sur eux, a-t-il dit.
Parmi les suspects figurent des détenteurs de passeports sud-africains, américains et nigérians qui travaillaient pour une société de gardiennage sud-africaine, Omega Risk Solutions. Le PDG de cette firme assure que celle-ci a été engagée pour protéger Oscar Kashala, un médecin installé aux Etats-Unis depuis plusieurs années et qui est retourné en RDC pour se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
L’ONU a fait savoir qu’elle ne pouvait pas confirmer les allégations de Kinshasa, ses porte-parole minimisant la menace tout en disant que le complot présumé ne changerait rien aux prochaines élections. Celles-ci, prévues le 30 juillet, seront les premières élections démocratiques en 46 ans en RDC.
Dans un entretien avec Ferdinand Ferella, Doli Ibefo, président de l’ONG congolaise « La Voix des sans voix » se dit lui aussi surpris par l’arrestation des mercenaires présumés. « Nous sommes très sceptiques de croire à des mercenaires éventuels » , a-t-il déclaré, soulignant que ces gens semblaient tout à fait à l’aise lorsqu’ils ont été présentés par les autorités congolaises.
Pour M. Ibefo, ceux qui peuvent déstabiliser le pays, ce sont les trois composantes belligérantes, qui disposent d’arsenaux. « Nous ne croyons pas à une éventuelle infiltration par ceux des opposants qui réclament la concertation politique » a dit le président de « La Voix des sans voix. »