La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice a exhorté, mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU à saisir l’opportunité offerte par l’accord de paix d’Abuja pour agir et mettre un terme à la crise humanitaire au Darfour. S’adressant à une session ministérielle spéciale du Conseil, Mme Rice a déclaré que la présence de deux millions et demi de déplacés du Darfour dans des camps au Sudan et au Tchad constitue un grave défi humanitaire.
Les attaques des milices pro-gouvernementales soudanaises ont fait de dizaines de milliers de morts; ce qui a amené les Etats-Unis à qualifier de génocide cette campagne de violence gratuite, a-t-elle rappelé. Soulignant que Washington demeure le premier donateur pour le Darfour, la chef de la diplomatie américaine a dit que la situation dans cette région constitue un test pour toute la communauté internationale.
« Le triste sort des habitants du Darfour doit émouvoir la conscience de tout être humain, mais la conscience à elle seule ne peut pas nourrir des gens affamés, sauver des vies innocentes ou ramener la paix dans des régions en proie à la violence, » a fait remarquer Mme Rice.
Le secrétaire général de l’ONU a, de son côté, demandé aux groupes rebelles encore réticents à signer l’accord d’Abuja. Kofi Annan a aussi appelé le président soudanais Omar Hassan al-Béchir à autoriser la visite d’experts onusiens chargés d’évaluer la situation en vue d’un éventuel déploiement de casques bleus au Darfour.